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L’émergence relativement récente d’un « troisième genre » au grand jour en France et dans d’autres pays représente un des plus caractéristiques exemples de confusion due à l’ignorance qui soit au sein des esprits populaires.

Pourtant, si la pierre est facile à jeter à l’égard des intolérants et autres doigts accusateurs, voire poings vengeurs, brandissant morales étriquées, paroles d’évangiles et préceptes antédiluviens pour condamner qui ne marche pas dans leur clous, il faut aussi s’intéresser un peu plus directement au sujet pour comprendre que pas mal des intéressé(e)s sont eux-mêmes source de confusion.

J’oserai même un parallèle un peu téméraire pour l’expliquer :

Dans l’art, peu importe lequel, il y a toujours eu des artistes classiques, des conservateurs, des esprits ouverts au changement et d’autres pour le condamner. Certains artistes souffraient de devoir coller aux conventions quasi sacerdotales de leurs maîtres et enseignants, tandis que d’autres optaient pour la transition vers une autre vision, progressivement ou de manière abrupte apparentée à une forme de rébellion.

Hé bien, selon moi, la problématique de genre est tout à fait associable à cet effet ressenti à travers les périodes d’évolution de l’Art.

Le classique, la norme enseignée comme l’origine de tout et imposée c’est le binaire, l’homme et la femme. On naît dans un sexe, ce sexe a donc été déterminé à la naissance, pas question de remettre cela en question.

Or, on le sait tous à présent, certaines personnes souffrent de cette imposition car eux ne le ressentent pas du tout ainsi.

Alors, soutenues par les esprits ouverts, condamnées par les fermés, certaines d’entre elles optent pour la transition vers ce qu’ils ou elles sont vraiment, dans une évolution prudente ou affirmée, que beaucoup considèrent à tord comme une provocation.

Mais si j’en reviens à l’Art, lorsque l’on passe par exemple du Louvre à Orsay et confronte la Renaissance à l’Impressionnisme, voire si l’envie de découvrir nous conduit dans la foulée à une expo de la FIAC comme Art-Paris au Grand-Palais, réunissant les dernières créations contemporaines, on peut aisément comprendre qu’une personne qui a toujours pensé que plus un dessin était « réaliste », plus il était artistique, puisse avoir le tournis devant autant de contradictions envers sa croyance primale.

Au sein même des courants jugés rebelles, comme le pointillisme de Seurat, apparaissent d’autres courants qui se démarquent, refusent un néo-conformisme ou considèrent que leur méthode est leur message, comme le cubisme, le fauvisme, le postimpressionnisme et j’en passe.

Ce ne sont pas des facéties d’artistes, ce sont des besoins intrinsèques d’expression de soi-même à travers l’apparence donnée à une œuvre.

Concernant le genre, on assiste aussi à ce besoin pour certains de s’affirmer différemment, de ne pas entrer dans de nouveaux clous, ceux d’un troisième genre par exemple, qui, bien que faisant quitter la vision binaire initiale, n’en reste pas moins soumis aux mêmes règles, c’est à dire avant tout de mettre les gens dans des cases, voire dans la très désagréable image de wagons, si l’on considère que c’est une voie à emprunter.

Ce troisième genre, c’est les travesti(e)s et transsexuel(le)s pour les plus connus du public, mais pour les concerné(e)s c’est bien plus vaste, androgynes, gender-queer, etc s’ajoutent en néo-appellations en quantité exponentielle.

Et précisons bien que, contrairement aux idées reçues, il y a aussi un grand nombre de transgenres qui sont nées de genre féminin et souhaitent être des hommes, mais je crois que comme cela est moins évident et plus difficile à moquer, on préfère le plus souvent occulter le sujet.

C’est le droit de chacun de ne pas se reconnaître dans une case nominale et stéréotypée, mais il faut aussi être capable de réaliser que c’est une grande source de confusion, y compris au sein même du milieu concerné.

Considérant cependant que la problématique de genre n’est pas un caprice, tout comme pour les artistes mentionnés plus haut, une personne concernée possède un besoin intrinsèque d’expression de qui elle est, à travers sa propre apparence cette fois.

Selon mon propre point de vue, je n’hésite pas à le dire, c’est un sacré foutoir.

Je veux bien reconnaître à tout un chacun le droit de ne pas se sentir obligé d’être nommé selon ou intégré à un modèle, d’ailleurs je suis une fervente partisane de la suppression du genre sur les papiers, tout simplement, pour éviter les contrariétés en tous genres (ah ah en tous genres…).

Cependant, à l’heure où des personnes impliquées militent pour des droits, de la reconnaissance et une meilleure acceptation sociale, je trouve particulièrement saugrenu que des gens fassent une affaire d’État autour d’une histoire de nominations qui se dichotomisent à l’infini et de rattachement aux sigles manifestants tels que LGBT.

Déjà que je ne suis pas fan de celui-ci vu que les trois premières lettres désignent une orientation sexuelle et la quatrième une orientation de genre qui n’a rien à voir, si en plus tous les inter, agenrés, pangenres et j’en passe y ajoutent leur lettre ça n’a absolument ni queue ni tête, c’est confus, nul et non avenu et anti-fédérateur à souhait contrairement à l’effet souhaité.

Pour ma part je considère le mouvement comme un acte de militantisme envers la tolérance globale vis à vis des différences de choix au sens large et c’est tout ce qui devrait être retenu, pas les chipotages qui discréditent plus qu’autre chose.

Il y a des moments où il serait sympa d’essayer de voir un peu plus grand que la cause de son petit cul et réfléchir en collectif…

Voici d’ailleurs un tableau qui donne une petite idée du caractère complexe des néo-appellations : 7SGWHM9BVubmRKxPKupgkjignFPtk-kjCrhMSgQuD_k

Tout comme pour l’Art, le « grand public », la « populace » pour utiliser un terme sciemment péjoratif, a beaucoup de mal à casser ses codes.

L’architecture, la sculpture, les arts visuels (peinture, dessin, etc), les arts de la scène (danse, théâtre, etc) sont généralement boudés, considérés comme inaccessibles ou l’apanage des « érudits » qui peuvent les comprendre. La littérature a connu de meilleurs jours entre les mains du quidam, et il reste la musique et le cinéma considéré comme 7ème art pour plaire au plus grand nombre, mais attention, dans les genres les plus populaires et donc pas forcément les plus raffinés…

Pourquoi, peut-on légitimement s’interroger, ces gens se limitent-t-ils toujours à un horizon fermé, pourquoi se souviennent-t-ils plus facilement d’une pub que d’une belle maxime, pourquoi préfèrent-t-ils moquer ce qu’ils ne comprennent pas plutôt que de faire le moindre effort pour apprendre ?

Ce n’est pourtant pas bien compliqué à deviner.

La société et ceux qui la gouvernent ne veulent pas d’érudits, pas d’artistes, pas d’esprits socialement volages.

Elle ne veut pas une population qui pense, qui réfléchit, qui s’instruit et donc qui comprend.

Qui apprend en comprenant pourra partager et qui partagera pourra s’associer et remettre dangereusement en question les fondements de cette société.

Ces gens qui se croient des communautés, qui s’aiment ou se haïssent le temps d’un match de foot, « frères » de foi, ex de grandes écoles, crétins fiers de leur région, patriotes quand ça les arrange, tout ça ne vaut pas un pet de lapin, car tous sont individualistes comme jamais le peuple ne l’a été, malgré leurs pauvres tentatives de se croire un jour ou même une heure solidaire dans autre chose que la bêtise.

Comment voulez-vous qu’un seul de ces abrutis congénitaux que je désigne volontairement par le terme « populace », qui vous rote au visage les buts de son équipe sur relents de bistrot, qui vous rap « votre race », avec pour seule option de « niquer votre mère », qui pense qu’un homme raffiné est un « pédé » et une fille qui s’habille court une « pute », que tout ce qui n’est pas catholique, musulman ou autre connerie est impie et n’a pas sa place sur terre, et la liste est interminable, comment voulez-vous donc que ces gens là acceptent qu’une personne puissent juste vouloir corriger son apparence afin de correspondre à l’image d’elle-même qui lui sied le mieux ?

Et que penser de ces reportages qui se sont mis à pousser comme des champignons sur les chaînes de télé et offrent témoignages de vie de transgenres ?

Si certains ont clairement été faits sans malice particulière, et plutôt positifs en termes d’information, certaines émissions sont nettement plus discutables pour leur côté « sensations », montrant détresse et incohérence, repli et souffrance, et des exagérations purement cliché à la pelle, source d’extrême satisfaction pour les détracteurs de tous poils, notamment ceux qui avancent que les transgenres sont forcément des tordus ou des putes.

C’est marrant d’ailleurs cette propension de mecs qu’on retrouve à fréquenter les bois la nuit et à ne jamais avancer que ce sont des tordues quand ils en font monter une dans leur bagnole…

C’est pas gagné.

Cela ne le sera jamais.

Observez la société, certes des esprits s’ouvrent et j’ai moi-même contribué, par mes écrits et en direct, à cette ouverture.

Mais l’obscurantisme revient au grand galop.

Le renforcement notoire de l’aspect religieux est le premier indice indéniable.

Les pouvoirs font tout pour lui céder indirectement du terrain sous couvert d’une lutte anti-terroriste sur fond de lutte anti-racisme, alors que le problème est culturel et religieux et non ethnique.

On ne veut pas stigmatiser une communauté ? Tous les musulmans ne sont pas des terroristes ? C’est l’idée de qui cette connerie à la base ? Bien sûr que non mais ce n’est pas une raison pour se sentir obligés de concéder tout un tas de droits à ceux qui profitent bien de la tension pour les réclamer !

Alors entre les beaufs à la Cabu, les racailles endoctrinées, le colossal pic atteint de misogynie, de retour au machisme, de violence gratuite accentuée par sa banalisation cathodique, d’ignorance crasse, d’inculture, de stupidité communautaire et j’en passe, non messieurs les politicards, bande de sales pourritures pour mentir avec autant d’aplomb, ce pays est bien plus menacé par vos actes et par la connerie entretenue de son peuple que par tous les terroristes du monde réunis.

Alors, à l’intention de celles et ceux qui ici me suivent et me font confiance, je vais publier prochainement quelques albums, présentant différentes personnes dites du troisième genre que je trouve jolies, intéressantes ou surprenantes.

L’intention n’est de convaincre personne, juste de montrer des gens qui, comme moi, ont fait des choix, par forcément en suivant un parcours estimé « nécessaire », jalonné et conventionné, vivant très bien leur ambiguïté ou leur évolution quelle qu’elle soit.

Sortir aussi un peu des clichés sur une soit disant esthétique qui serait étroitement liée à l’évolution de la personne dite transgenre, croyances imbéciles comme quoi une trans est forcément plus belle qu’une trav et autres inepties qui sont perpétuées le plus souvent par les concernées elles-mêmes.

Mais les images parleront bien mieux que les mots, vous verrez par vous-mêmes.

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Qu’est-ce que l’apparence ?

Le physique, le look, l’image de nous-même reflétée par le miroir ou celle, influencée, que nous renvoie la société par les yeux des autres gens.

Certains ont développé un véritable culte de l’apparence, et passeront des heures entières à s’entretenir, tantôt le corps, tantôt la coiffure, tantôt le look vestimentaire et les artifices à vocation d’embellissement.

D’autres y vouent moins d’importance, restent soignés mais ne passent pas leur temps à sortir leur petit miroir de courtoisie pour savoir si une mèche a bougé.

D’autres encore semblent se foutre comme de l’an 40 et de leur physique et/ou de leur look, ainsi que de l’opinion des gens à leur sujet.

Des plus narcissiques aux plus négligés, les raisons sont nombreuses qui font que les gens se sentent plus ou moins concernés par leur image.

Ceux qui nourrissent le besoin incontrôlé de se reconnaître et surtout d’être reconnus comme au top de l’image qu’ils puissent offrir en viennent parfois, au delà de leurs comportements souvent vaniteux et imbus, à souhaiter tellement se calquer sur un modèle qu’ils vont faire un usage quasiment boulimique de la chirurgie plastique.

Au Brésil, le culte des corps sculptés, notamment des fessiers, appelle aux implants.

Aux US, la proportion de femmes aux seins siliconés est impressionnante.

Extensions, raccourcissements, rabotages, liposuccions, implantations, …

Rien ne semble impossible pour peu que l’on ait les moyens, mais gare aux résultats, les « accidents » de bistouri et le manque de modération chez les sujets amènent parfois à des situations aussi irréversibles que désastreuses.

Les réseaux sociaux sont un excellent témoin de cette tendance à la starlettisation de personnes de ce genre.

La quantité de profils, essentiellement féminins il faut le dire, mettant en avant les atouts les plus aguicheurs des concernés, est gigantesque.

Seins obusiers, croupes de patineuses sur glace, bouches à faire des heures sup., crinières flamboyantes, et trois personnes mobilisées pendant 24h sur chaque œil, pour quelques selfies à vocation hautement érectile, renouvelés tous les trois jours dans des poses exactement identiques mais pas avec le même fond et pas avec les mêmes sapes.

Non mais allo t’es une fille et t’as un selfie d’une semaine sur ton FB ?

Ces égéries, bien qu’aussi creuses que voyantes, emmagasinent un nombre de suiveurs époustouflant, preuve que sur une simple apparence bien calculée, l’effet est d’une redoutable efficacité.

Les « négligés », ce qui est très relatif car assez péjoratif comme terme, car là les origines de la situation sont parfois issues de situations psychologiques attristantes, sont donc les gens qui semblent ne pas prêter pus d’attention que ça à leur look ou à l’entretien de leur physique.

L’obésité est concernée, et son opposé l’anorexie, mais on oublie de dire que dans le premier cas il s’agit parfois d’une maladie qui l’engendre, et que dans le second (et parfois le premier aussi), c’est une détresse ou un trouble psychologique intense qui en est la cause.

L’obésité est terriblement néfaste sur la santé, c’est pourquoi les personnes qui sont dites rondes, bien portantes, « pulpeuses » (lorsque l’on veut faire un compliment à une femme, c’est souvent le plus choisi), évitent soigneusement d’en arriver là, se contentant d’assouvir leur gourmandise épicurienne sans passer tous les jours sur le pèse-personne pour y laisser des cheveux.

On peut donc dire que ces derniers sont à l’opposé des précédents, car ils ont parfaitement conscience de ne pas appartenir au standard du physique, à cette norme dont on peut sans nul doute attribuer tout ou partie de la responsabilité à quelques vieux Ubu prostatiques de la Mode, dont je rappelle l’exemplaire tirade du plus dégénéré d’entre eux, l’anachronique teuton-tige au catogan immaculé de sa conception : « Ze n’est pas à la Mote de ze plier au gorps de la femme, z’est au gorps de la femme de ze plier à la Mote. ».

Ils le savent mais soit ils s’en foutent, partant du principe qu’ils ne culpabilisent pas là où on voudrait qu’ils le fassent, c’est à dire en public et devant une glace, sachant qu’on ne peut de toute façon pas plaire à tout le monde, et que plaire à quelques gens que l’on aime aussi est déjà amplement satisfaisant, soit ils le vivent moyennement bien, voire très mal.

Ces derniers sont ceux que la culpabilité a atteints suffisamment pour chercher l’accusation dans le regard des gens et sembler la trouver même lorsqu’elle n’y est pas, et qui, une fois chez eux, se pincent les bourrelets en avalant un demi-litre de crème glacée…

Les premiers ont souvent une certaine jovialité dans l’expression, les seconds sont malaisés au possible.

Les personnes qui oscillent physiquement entre ces deux extrêmes, se sentent donc, sur le principe, un minimum concernées par leur image, selon leur propre jugement, et vis à vis de ceux qui les côtoient ou simplement les voient.

Elles ne sont pas forcément sveltes mais peuvent l’être, elles peuvent jouer du yoyo sur la balance suivant les saisons et le nombre de fiestas-apéros de l’année en cours, mais si l’alarme « t’es allée trop loin » retentit, elles calment le jeu et se laissent doucement revenir à une apparence qui leur convient à elles.

Je les connais bien celles-ci… On est presque frangines, hahaha…

Elles n’ont pas sur elles un sac à main de la taille d’une valise, avec de quoi maquiller le Lido pour une semaine, 7 brosses à cheveux et 3 bouteilles de laque, ainsi que 3 batteries de portable de secours pour ne pas être prise au selfie-dépourvu.

Il leur arrive de passer un dimanche à la maison en t shirt long, sans se coiffer au cordeau, sans se tartiner autre chose que le morceau de baguette du matin, dès fois que Brad Pitt se perde dans le quartier et sonne à CETTE porte pour demander de l’aide, et, comble de la non-branchitude, de ne même pas penser à faire un selfie en mode tête de mérou.

Elles peuvent bouffer une pizza entière sans ressentir le besoin de se frapper le front de manière hystérique contre une photo de Ryan Gosling, dont elle croient la possibilité de l’épouser condamnée par une double pepperoni.

Elles ne coupent pas la conversation d’un interlocuteur, qui narrait la perte récente d’un être cher, en disant « Oh pardon de te couper mais tu vas pas en revenir ! J’ai atteint les 4000 followers dont Hugh Jackman qui m’a même envoyé une photo coquine de Wolverine ! Je suis trop contente ! »

En bref, plus au moins dans les standards ou rond et pas dérangé de l’être, l’apparence est d’importance relative et ne pourrit pas l’existence.

Bien malheureux ceux qui ont une image problématisée par la maladie, non pas seulement pour une question esthétique, mais pour la souffrance psychologique et la dangerosité sur la santé.

Bien malheureux aussi, je trouve, celles et ceux qui font de leur vie une éternelle et permanente contrainte, se forçant à courir ou à pousser de la fonte parfois sans la moindre envie, se refusant les plaisirs de la bonne chair et de la convivialité d’un partage des saveurs, confondant épicurisme et débauche, humilité et manque d’ambition, et le plus souvent assis sur leur meilleur profil…

Pour la question du « look », qui contribue aussi à l’apparence au-delà du physique, on retrouve un peu la logique précédemment présentée, à savoir que :

  • Les gens qui vouent un culte à l’image n’ont d’autre choix que de se « saper comme jamais », pour reprendre le titre d’une typique caricature de l’apparence, le lauréat de l’année du beuglement au salon de l’agriculture, l’inimitable (et tant mieux, un c’est déjà de trop) Maître Gimms.

    Je ne critiquerais pas son accoutrement, il a au moins le mérite de l’originalité à défaut du goût, mais je suis tout de même allée passer un check-up rétinien après, par accident je vous rassure, avoir laissé échapper un œil sur son clip lors d’un zapping mal contrôlé.

    Ces gens donc, si ils veulent que les pecs, les miches ou les airbags soient mis en valeur, ne peuvent pas se permettre de simplement les suggérer, ce qui serait à mon avis de bien meilleur goût, mais cela plairait moins à leur public.

    Car vous l’aurez compris, ces personnes sont imbues d’elles-mêmes, mais c’est essentiellement à travers le regard des autres qu’elles se sentent exister.

    Sans un public conséquent et croissant, elles perdent tout attrait pour ce qui leur paraissait jusqu’alors essentiel.

    Elles s’étiolent et se fanent, et deviennent encore plus creuses qu’elles ne l’étaient, jusqu’à finir par résonner d’une plainte lugubre et lancinante, qui n’est pas sans rappeler celle que l’on devine sur l’expression du fantôme de Cathy Earnshaw, lorsque Lockwood, le narrateur, l’aperçoit à la fenêtre du cottage, dans le grand classique du roman d’Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, mais je crois que je m’égare…

    Bref, ces personnes sont toujours très « lookées » ; c’est même souvent un budget non négligeable chez elles que celui de l’apparence, en vêtements et en cosmétiques divers, car ne l’oublions pas, pour ces gens là, vieillir c’est mal, et il faut s’en prémunir le plus longtemps possible, avec des crèmes de jour à l’extrait de couilles de yack, et des crèmes de nuit à vertu de tenseur cutané, directement prélevé à la source si on est équipé d’un compagnon de plumard…

  • Les gens qui sont obèses n’ont que très peu de choix pour suivre la mode, et ont de toute façon une totale impossibilité à camoufler quoique ce soit, ils visent en général le confort. Les anorexiques en revanche, « maigre » compensation (si je peux me permettre un jeu de mot facile), peuvent entrer dans les fringues de la haute couture puisqu’elle est en général taillée sur de squelettiques adolescentes, dont le vrai goulag que représente les quelques années de leur gloire éphémère et le plus souvent anonyme, passe par autant d’allers-retours faits sur les podiums que ceux effectués entre le frigo et les chiottes…

    Les personnes dites fortes ou rondes ont de plus en plus de choix dans le vêtement, bien que l’on entends encore assez souvent se plaindre que les modèles les plus « branchés » se trouvent le plus souvent entre 34 et 42.

    Les « bien dans leur peau » s’habilleront pour eux et en se foutant du regard des autres, les complexés préféreront le plus couvrant, le plus ample, le plus discret.

  • Les « entre-deux » c’est très varié, ils n’ont pas de contraintes de taille la plupart du temps, et ont en général quelques tailles appropriées de côté même en cas de yoyo.

    Certains seront plus coquets, d’autres naturellement très discrets, d’autres très exubérants, il n’y a pas vraiment de règle chez personne, même chez les précédents on peut trouver de tout, mais la variété dépend aussi de la facilité à trouver du choix.

    Après les goûts et les couleurs, on sait bien qu’il y a des couleurs d’égout pour ne pas dire de chiottes, ou plutôt des associations de couleurs, car aucune couleur n’est laide, on aime ou on aime pas.

    Les looks très ciblés, tels que le gothique, regardent les intéressés, je ne vois pas pourquoi on en fait tout un fromage, car ils ne dérangent personne, tout comme si un homme souhaite s’habiller en femme, je ne vois pas pourquoi on l’emmerde, ce qui en plus n’est pas le cas dans le sens inverse.

    Je suis personnellement beaucoup plus choquée lorsque qu’une personne affiche une base rouge ornée de cercles roses et de carrés jaunes, que par un mec qui porte une robe à froufrous façon Yvette Horner. Euh non tout compte fait pas Yvette Horner… Pouf pouf. Régine ! Ah non zut mais je vais pas bien moi…

Voilà, après cette « intro-développement » que j’estimais à la fois intéressante à partager et nécessaire à introduire la suite, qui ne saurait tarder, he bien voilà la suite et vous voyez que ça n’a pas tardé.

Je voulais, à travers cet article, présenter à la fois mon opinion sur l’apparence, et aussi parler un peu de la mienne, parce que cette année cela fera 10 ans que j’aurai entamé une procédure, tout d’abord psychologique pendant 4 années de travestissement à l’évolution d’apparence certaine, nécessaires à effectuer un choix définitif réfléchi en raison des nombreux bouleversements qu’occasionnent un changement de genre, puis de manière à la fois physique et toujours psychologique, durant les 6 dernières années, en tant que transsexuelle.

Mon apparence a forcément beaucoup compté.

On ne peut pas objectivement s’interroger sur sa féminité lorsque l’on est né homme et vécu comme tel une quarantaine d’années, sans adresser un seul regard au miroir, lorsque l’on souhaite vivre l’expérience du genre opposé.

Lorsque, pour la première fois (et jamais la dernière parait-il), vous décidez de vous travestir parce qu’au fond de vous bouillonne cette envie, qu’elle ne date pas d’hier ou qu’elle vienne de naître, et que vous avez soigneusement préparé cette occasion, en réunissant des bases de maquillage, une perruque si vous n’avez pas les cheveux longs (ce qui était mon cas à l’époque, cheveux très courts), quelques vêtements (ça le look ça va dépendre de plein de facteurs, mais en général les premières fois c’est assez cliché, robe ou jupe, bas et sous-vêtements) et, si vraiment vous le vouliez quitte à galérer un peu pour trouver, des pompes à votre pointure avec un peu de talons, genre escarpins pointus qui font mal sur pieds trop larges, sur des orteils habitués au mode éventail intra-Converse.

Tout le monde a son parcours, et je ne cite pas ici mon expérience vécue comme une référence à suivre, ou dans le but de déclencher un concours de comparaisons chez mes amies et contacts transgenres.

Les comparaisons sur les détails du passé ne m’apportent pas grand chose à travers l’échange direct, et je préfère de loin lire des témoignages, en prenant mon temps pour laisser la réflexion (ou l’ennui) me gagner à son rythme.

Cet aparté pour dire que je narre pas ces anecdotes pour m’entendre dire : « ah ben moi j’ai mis des talons de 12 direct et j’avais une boite de make up pro avec 109 pinceaux », sincèrement, je m’en tape un peu.

Donc, cette première fois, vous vous lancez devant la glace d’une salle de bain en général très peu encline a valoir la qualité d’un véritable miroir à ampoules, comme dans les loges d’artistes, que je ne possède d’ailleurs toujours pas.

Vous regardez cette bobine que vous connaissez par cœur, et que d’ailleurs vous avez soigneusement rasée de près 10 minutes auparavant.

Vous êtes à la fois inquiet et confiant, surexcité et un peu gêné à l’idée du résultat encore imaginaire et improbable.

Procédons par ordre.

De haut en bas ? Comme en peinture pour couvrir les coulures ?

He ho détends toi, et pourquoi pas gâcher du plâtre ! (Nous allons voir plus loin que cela aurait été préférable…)

Non pas d’abord les yeux c’est nul, quand j’ai bouquiné deux trois sites qui parlaient de ça, j’ai donc ensuite acheté du maquillage basique, dont du fond de teint.

Ben voilà faisons ça, c’est une base donc c’est la base.

Fond de teint liquide semblant se rapprocher de ma carnation, et poudre libre pour estomper et matifier.

J’applique.

Voilà application faite avec une petite « éponge » recommandée.

Alors deux choses choquent de but en blanc :

  • Ce n’est pas ma carnation du tout en fait, c’est plus foncé, et la démarcation au niveau du cou n’est pas très chic.
  • Cette trace de barbe bien sombre, de la moustache au cou, que je pensais voir s’évanouir comme par miracle et m’offrir le teint de pêche d’une jeune vestale, soigneusement préservée des traîtres rayons solaires autant qu’elle doit l’être des turgescences masculines, cette trace traîtresse était presque toujours aussi visible…

Fond de teint sensiblement inadapté donc.

Pas grave, on va en repasser sur les zones sombres.

C’est fait et c’est guère mieux, même après la poudre qui fait éternuer, et on devine toujours la zone plus sombre.

Tans pis pour cette fois c’est un coup d’essai, peut-être que je devrais aller au culot et demander à une vendeuse la prochaine fois, elle va pas me bouffer et puis si elle glousse une fois parti je n’en saurai rien.

L’automédication est déconseillée c’est vrai, he bien je saurai que l’autotrompecouillon aussi…

Allons y à présent pour les yeux.

Alors soyons logique, fard à paupière d’abord crayon après.

Quel fard ? Je n’ai pas investi beaucoup ce coup ci, j’ai deux petites palettes de trois couleurs, une avec un bleu foncé, un bleu électrique et un blanc, et une avec un marron foncé, un marron glacé et un beige.

J’ai choisi quoi d’après vous ?

Bravo le bleu… Avec mes yeux… bleus.

Ben oui mais je sais pas, ces marrons là ça allait à peine se voir il me semblait. (j’apprendrais seulement plus tard que c’est bien le but, que hormis les smocky et les tons de couleurs vives ciblés, la tendance est plutôt au « nude », un maquillage présent mais subtilement estompé, jouant sur des teintes sobres et judicieusement positionnées)

Je colle donc du bleu électrique sur toute la paupière supérieure, ajoute du foncé par dessus vers le coin externe de l’œil (sur ce dernier point j’avais à peu près bon) et utilise du blanc au dessus sous le sourcil.

Bozo.

Ah pour se voir ça se voyait, même certainement dans le noir, j’aurais du tester.

Si il y a bien un truc que j’ai pu remarquer chez pas mal de travestis, et pas seulement des débutantes, c’est que leurs principales fautes de goût, dans la tenue ou le maquillage, ne se remarquent quasiment jamais chez des femmes.

La question que je me suis donc très vite posée et que je me pose toujours était : « Si vous n’avez jamais vu de telles couleurs criardes sur la moindre paupière de femme, hormis sur quelques rombières grabato-emperlousées et quelques copies de la famille Groseille, pourquoi vous entêtez-vous à vous en beurrer le pli palpébral ? »

Épreuve suivante : le kohl en crayon noir pour souligner les bords de paupière, on en est pas encore au liner, faut pas abuser non plus…

Bon en haut ça peut aller, c’est pas net net mais ça s’applique plutôt bien et sans contrainte, par contre en bas c’est plus galère, on ose pas trop appuyer, on tire un peu la paupière par en dessous mais on a peur de se blesser l’œil, et le résultat est un peu plus inégal qu’en haut.

Enfin, pour cette partie, le mascara sur les cils, que l’on essaie de brosser sans faire de pâtés de cils collés, et ça se passe dans l’ensemble plutôt bien.

On se regarde à présent et l’adrénaline afflue.

C’est d’un goût très discutable, mais ça ressemble sacrément à un regard de femme (surtout que j’avais un peu devancé l’appel en épilant un peu les sourcils pour leur donner une forme, plus de finesse et aucun aspect broussailleux.).

La sensation est très plaisante, on a un peu l’impression d’être un gosse qui s’admire dans sa panoplie et qui a envie de crier « Je suis Zorro ! » (si ça vous arrive un jour, ne criez pas que vous êtes Zorro bien sûr, c’est parfaitement inapproprié…)

Il reste quoi ? La bouche.

Crayon à lèvres, rouge à lèvres en tube.

Je comprendrais aussi plus tard qu’ à part chez les Groseille encore une fois, on ne met pas de crayon foncé en contour, et de stick rose bonbon en intérieur, mais du ton sur ton.

Là j’ai un crayon rouge assez soutenu, limite magenta, et un rouge plutôt classique, donc plus clair.

Effectuer le tracé du contour, alors que j’ai un cœur assez marqué, fut étonnamment facile, bien que je voulu peaufiner ce que j’estimais être une légère dissymétrie et qui se solda par son accentuation…

Je traçais donc le contour et ne remplissais pas les lèvres, ce que je fais à présent presque systématiquement avec le même crayon, pour n’y ajouter qu’un gloss ou une couleur adaptée par dessus.

J’utilisais le tube lui même pour l’appliquer sur les lèvres, ignorant encore que seul un pinceau à lèvres frotté sur le stick lui-même permet un vrai travail d’orfèvre, pour offrir à la bouche toute la sensualité qu’elle mérite.

Résultat : c’est rouge. Le crayon se remarque un peu. Je suis moins bluffée que par les yeux.

Mais bon, c’est fait, madame sans nom vous êtes fort… troublante.

C’est bien comme mot troublante.

C’est pas prétentieux et ça reste sympathique…

Allez hop, on enchaîne !

Ajustes-moi cette perruque, carré châtain foncé classique, facile à coiffer, s’applique et se fixe assez facilement grâce aux petits peignes inclus au verso.

Marrant cette tête.

Pas Brigitte Bardot non plus mais bon, essaie d’arrêter trente secondes de froncer ainsi les sourcils et de sourire ?

Ah oui c’est beaucoup mieux !

Euh non t’emballes pas, évites par contre le baiser à la Maryline, ou à la Betty Boop, elles c’étaient des pros, on vient juste de friser le grotesque…

Bon on met le soutif et le string ?

Histoire de.

Pas compliqué. Reste à rembourrer. Chaussettes propres à la rescousse !

C’est bon.

Les bas.

Vieux fantasme de mâle toujours présent hein ?

C’est joli sur une jambe un dim up non ? Hahaha…

D’ailleurs, on ne va pas se raconter de conneries, si certaines en ont très bien conscience, d’autres nient parfois ce fait qui me paraît pourtant très logique : un certain nombre d’hommes qui se travestissent cherchent à se transformer plus ou moins consciemment en la femme qu’ils idéalisent.

La taille de la fausse poitrine, la couleur de la perruque, le maquillage plus ou moins prononcé, la tenue plutôt chic ou ultra sexy, les bons vieux clichés des bas ou/et des jarretelles, la hauteur des talons, les matières portées, tout ceci est souvent calqué sur un fantasme lié au désir, la preuve en est qu’un certain nombre de personnes ont des tenues et pratiquent le travestissement uniquement en relation avec une forme de sexualité, qu’elle soit partagée ou purement onaniste.

Après les bas, vient la robe, noire, près du corps, manches en filet, assez seyante je trouve, sur une cambrure naturelle qui se révélait soudain avec évidence.

Enfin, les chaussures, et cela a beau être ma pointure, ça serre un peu quand même.

Les talons sont petits (les plus petits que j’ai jamais portés en mode fins d’ailleurs) et la démarche reste à peu près digne au fur et à mesure que l’on accélère le pas en prenant de l’assurance.

Devant le miroir de la penderie, on peut enfin se voir toute entière.

C’est troublant.

Et là je suis sincère.

Maquillage façon Picasso à la queue de vache, peinture à l’éponge mais côté grattoir, certes…

Perruque que ça se voit un ptit pneu quand même que c’en est une, certes.

Tenue que très sincèrement tu t’amuses à dévoiler en soulevant ta robe pour te zieuter le cucul et que tu essaies d’imaginer ce que toi tu ressentirais si tu ce que tu voyais devant toi était réellement une nana qui te chauffait, et que tu te prêtes à sourire en te disant que tu lui ferais peut-être bien sa fête, certes…

Mais ce qui est drôle, c’est que la tu es soudain spectateur d’autre chose que d’un simple déguisement qui, un moment plus tôt, t’évoquais l’enfant et la panoplie de Zorro.

C’est une autre personne qui te regarde comme tu la regardes.

Pas toi déguisé en fille.

Plutôt la partie de toi qui en est une et qui t’interroge du regard en te disant : « Tu m’as enfin libérée. Mais si tu veux que je retourne dans l’ombre ou j’ai vécu 40 ans, tu as juste à enlever tout ça et à tout oublier, je ne m’imposerai pas. »

Lentement, tu t’approches de la glace les yeux plongés dans tes yeux, tout en te répétant en boucle « Non je ne suis pas atteinte de TDI (trouble dissociatif de l’identité) ».

Celle qui te parle n’est rien d’autre que toi, qui te fait un aveu, sans reproche ni culpabilisation pour t’être si longtemps ignoré dans ta réalité profonde, rejetant l’un après l’autre tout les indices de ton existence, tenu au secret, muré dans ton silence et protégé par tes œillères.

La lenteur de tes mouvements pourrait passer pour de l’hésitation, pourtant il n’en est rien.

Tu observes juste, avec douceur et bienveillance, cette partie de toi et tu l’accueilles, lui ouvre en grand les portes de ta conscience.

Cette partie de toi que tu ressens terriblement positive, pleine d’une énergie et d’une volonté insoupçonnée, pleine de sourires et de créativité, mais aussi de force et de courage.

La repousser serait tellement contraire à la plus élémentaire des logiques.

Le seul point qui t’interroge, c’est quelle place exactement elle va prendre dans ta vie, car tu ne peux vraiment pas à ce stade juger de son ampleur.

C’est en comprenant cela, mais je ne vais pas vous mentir, je ne l’ai pas exactement compris à l’époque, beaucoup plus il y a peu grâce à une longue réflexion, du recul nécessaire et une bonne série de remises en question, que j’incite non seulement tout le monde, mais tout particulièrement les transgenres eux-mêmes, à tenir compte de la place que prend cette part féminine, ou masculine dans le cas des femmes qui se sentent une part d’homme, et à considérer que le degré qu’ils ressentent n’est jamais strictement égal à celui d’une ou d’un autre.

Une part pas trop importante proposera d’elle même à la personne le compromis du travestissement occasionnel en tant qu’équilibre profitable, tandis qu’une part prépondérante, orientera très certainement vers la voie du transsexualisme, et ça cela concerne les intéressé(e)s et personen d’autre.

Forts de ce constat, il est donc futile d’entériner la stupide guerre de castes qui fait rage chez certains membres de cette encore trop prétendue communauté. Les trans opérées ne sont pas supérieures aux trans non opérées, ces dernières pas supérieures aux travestis très féminins, et ces derniers pas supérieurs à tous ceux qu’il jugent « néandertaliens ».

L’apparence n’octroie pas de supériorité, vous hormoner ou vous faire réassigner chirurgicalement ne fait pas de vous un être meilleur, seule compte votre valeur intrinsèque, qui vous fera pencher dans la balance entre la(le) chic fille (type) et la(le) sale conne (con).

Un point lui aussi à ne pas négliger lorsque l’on parle d’apparence.

Toujours est-il que cette première expérience fut une révélation, et que je compris vite quelle était la part de Roxanne.

Plus elle brillait, plus l’ancien moi se ternissait.

Ce n’était pas parasitaire pour autant.

Une page se tournait lentement, la page d’un livre dont j’étais et suis toujours terriblement fière, rempli d’aventures palpitantes et rocambolesques, d’amour et de belles réalisations, avec ses points de ténèbres profondes, comme tout un chacun…

Seulement voilà.

Roxanne était une boulimique de sa nouvelle vie. (Je crois m’être calmée un peu en 10 ans).

En 2007 elle surgissait de l’ombre et l’anecdote de la première séance s’ensuivit de moult autres.

Le but ?

Revivre le plus souvent possible ce moment de plénitude dans un premier temps, et… progresser dans l’apparence !

La question que l’on peut se poser dès lors serait : « cette recherche de progression, que l’on peut aussi nommer amélioration, se traduisait t elle par le besoin de se trouver plus jolie, plus séduisante, ou simplement plus féminine ? »

Très sincèrement, je crois qu’à l’époque c’était très lié.

L’ego ce n’est pas un gros mot.

C’est l’avoir surdimensionné qui occasionne des problèmes.

Je ne vois pas en quoi c’est dérangeant si une personne se met en valeur, apprécie de se plaire et y puise de la confiance sans être suffisante ou mégalo, ou même trouve un certain plaisir à séduire.

Ce que je reprochais en intro aux bimbos du web et autres bellâtres fans de gonflette, ce n’est pas simplement d’être un peu caricaturaux, c’est de centrer la totalité de leur intérêt sur leur propre superficialité, et de s’entourer de tous les idiots qui marchent dans cette combine.

Je mentirais si encore aujourd’hui, je n’appréciais occasionnellement les sympathiques compliments que les gens m’offrent parfois lorsque je poste une nouvelle image, acte que je pratique somme toute assez peu.

Toujours est-il que ça m’a longtemps démangé, que si il était une chose certaine dès le départ, sans savoir encore aucunement quel serait mon parcours futur, c’est qu’il était indispensable de donner du corps à cette nouvelle existence, double vie au départ puisque de ma période travestie (2007 à octobre 2011) je ne vivais pas à 100% ainsi au quotidien, et que d’ailleurs cela n’a réellement été le cas qu’à compter de 2013, professionnellement entre autres.

Bon au bout de plus d’un an de prise d’hormones, il y a des changements qu’il devient fort difficile de « cacher », surtout, et on ne va pas s’en plaindre, si l’effet est réellement probant.

Cette apparence, que l’on a vue et revue, améliorée, il était temps de l’assumer à cent pour cent pour pleinement la vivre, et qu’elle entre enfin en phase permanente avec l’être du dedans, qui était prêt pour sa part depuis bien plus longtemps.

Durant toutes ces années, j’ai profité de sorties, de soirées, pour me confronter au regard des autres, le plus souvent amicaux mais pas toujours, parce que ce miroir là est lui aussi très important pour le développement de son assurance et de son équilibre.

J’ai reçu au début beaucoup de conseils et de soutien, dans ce petit monde de la nuit dédiée transgenres aux apparences festives, mais qui n’était qu’une devanture de principe sur une réalité difficile, en de multiples aspects qui ne sont pas le sujet de cet article.

Ces conseils m’ont été essentiels et bénéfiques pour réaliser moi-même ma croissance tardive en accéléré, du moyen de cacher la fameuse trace de barbe (avant de subir le traitement au laser), à celui de gagner en crédibilité par la sobriété de l’apparence.

Oui, maquillage pas trop chargé, tenue féminine mais plus trop de clichés, de la féminité dans l’attitude et du naturel avant tout, et un gain d’assurance exponentiel au bout de la voie.

Et plus j’évoluais, moins j’observais les gens, persuadée avant qu’ils m’observaient et me jugeaient.

Et moins je cherchais la critique en la redoutant, plus mon assurance augmentait.

Et plus mon assurance augmentait, moins les gens me « calculaient ».

Depuis longtemps à présent, hormis chez ceux « qui savent », mon apparence ne semble plus présenter d’ambiguïté notoire et susciter la moindre interrogation chez les divers interlocuteurs du quotidien.

J’ai bien conscience du confort que m’apporte cette situation, confort qui n’est pas le cas de toutes et tous qui vivent aussi leur choix au grand jour.

J’ai aussi conscience de la chance qui est la mienne d’avoir un enfant aussi génial et malin, capable de devancer mes réactions dans toutes les situations rencontrées, et d’être lui-même digne de la Comédie Française dans ses interprétations,

d’avoir des parents compréhensifs, même si en toute légitimité assez inquiets,

d’avoir un job où ma reconnaissance en tant que femme s’est réellement officialisée,

d’avoir un voisinage de mecs super gen… punaise je dis quoi moi là ? Et pourtant je n’ai rien bu… donc oublions le voisinage d’en face, ces crapules sont la tâche sombre sur la radio du poumon…

Pourtant, depuis quelques temps, je me sens un peu moins concernée par mon apparence.

Pas du tout que je la néglige, mais je met moins de peps à la faire évoluer et à l’immortaliser.

C’est peut-être passager, et je reste toujours très heureuse lorsqu’une photo posée ou pas me plaît.

Les quelques gros déboires en série, pour ne pas dire cascade, que j’affronte depuis quelques temps doivent largement y contribuer.

Ma motivation envers pas mal de choses en a pris un coup, et il est important que je me reconstruise du mieux possible pour espérer retrouver du plaisir à mettre mon image en valeur.

Pour l’occasion, j’ai toute de même concocté ce panneau de ma bobine évoluant sur ces 10 années, je les a choisies pour l’essentiel parce que j’y souris, même si au tout début il semble que j’avais un peu de mal à le faire avec autant d’intensité, voire pas du tout !

On notera aussi que je pourrais avoir été assez culottée d’avoir critiqué certaines égéries de réseaux sociaux, qui s’exposaient un peu de manière aguicheuse, vu certaines des miennes, mais je rappelle que ces photos n’ont jamais fait ma couverture ou mon enseigne de profil, alors poupoune hahaha !

Bref, c’était une manière de partager par le texte et l’image un peu plus d’intimité, étant de nature plutôt secrète, mais à l’instar des bons vins, espérant me bonifier avec l’âge d’un point de vue ouverture des chakras.

10 ans f2

Une personne m’a demandé quelle était la différence entre « transsexuel » et transgenre « .

Cette question récurrente, on pourrait facilement la traduire par:
« Déjà que l’on ne comprend pas très bien le sujet, la pléthore de qualificatifs pour vous désigner n’aide pas à la communication parce que l’on a peur de se tromper sur le terme exact ».

De ce fait, il apparaît important,
au-delà du microcosme des concerné(e)s qui, pour la plupart, n’arrivent presque jamais à s’entendre sur des définitions, m’amenant très logiquement à me foutre royalement de leur avis, comme j’ai appris à me foutre de leur avis sur moult autres sujets,
d’offrir à qui fait la démarche positive de mieux vouloir comprendre une personne, un mode de vie, une intention, une information claire et sans fioritures décalées.

Essayons déjà de cerner le sujet:
Transgenre ou transsexuel(le), cela dépend de qui utilise ces termes car ils continuent à voir leur sens détourné en fonction des opinions individuelles …
Pas la meilleure des choses à mon avis …

À l’origine, les transsexuel(le)s étaient les personnes qui se sont définitivement ressenties vivre dans le mauvais corps et ont agi pour modifier ce fait, pas seulement en portant les vêtements du genre opposé.
Cela signifiait un traitement hormonal et d’éventuelles chirurgies, jusqu’à la toute dernière étape envisageable qui est la chirurgie de réassignation sexuelle.

Aujourd’hui, nous pouvons trouver trois principaux types de transsexuel(le)s (pré-op qui sont prêts à faire cette dernière étape, les post-op qui l’ont fait, et les non-op qui ne le souhaitent pas ou n’en sont pas encore sûr(e)s).
Il y a aussi deux manières de l’être, les FtM (Female to Male aussi dits « transsexuels ») qui sont des hommes dans des corps de femmes, et les MtF (Male to Female aussi dites « transsexuelles ») qui sont des femmes dans des corps d’hommes.

Les travestis (le terme travelo étant hautement péjoratif et employé par les trous du culs frustrés en priorité) et les crossdressers (de l’anglais « habillement croisé ») n’ont pas (encore) choisi de modifier leur apparence physique et ne portent que les vêtements du genre opposé.
Certains voudront évoluer vers le transsexualisme, certains ne le feront pas, ce choix (à multiples raisons) les regarde et ne peut être aucunement sujet à critique.

Les drag-queens et transformistes sont des personnes qui utilsent une apparence de genre opposés pour le spectacle. Imitations de célébrités, truculence ou cabaret classique, leur vocation est professionnelle et plus rarement identitaire, bien que l’on y trouve tout aussi bien des personnes appréciant le travestissement en d’autres circonstances et des transsexuelles, ce joli métier de la scène étant globalement ouvert à toute personne répondant aux exigences du dit spectacle.

Le terme « transgenre » a d’abord été créé, si je ne m’abuse, pour englober toutes les personnes qui étaient liées au «troisième genre», les transsexuels, les travestis, les crossdressers, etc. … de manière à l’utiliser comme une sorte de terme communautaire, les dissensions récurrentes entre celles qui se sentent différentes, celles qui se sentent exclues, celles qui se sentent supérieures, celles qui se sentent supérieures à celles qui se sentent supérieures étant légion.
Dissensions qui m’ont écartée d’ailleurs définitivement de ce milieu, où je ne rencontrais plus essentiellement, qu’égocentristes, caricatures de clichés féminins, nymphopathes, poseurs d’étiquettes, manipulatrices prétentieuses et méprisantes avec un QI de praire, etc…
Échec total.
La connerie, si elle n’est pas incurable (quoique j’en doute de plus en plus) est toujours aussi omniprésente et de communauté il n’y a jamais eu et il n »y aura jamais.

Malheureusement donc (encore mon opinion), certaines personnes ne considéraient pas qu’elles faisaient partie des types jusqu’alors définis et ont commencé à trouver de nouveaux noms en lesquels ils se retrouvaient un peu mieux, queer, asexuel, agenre, pansexuel, etc.
Et je crois que certains utilisent actuellement également le terme transgenre pour se nommer avec une signification différente de l’origine.

Le souci aussi, c’est que beaucoup font l’amalgame des orientations de genre et des orientations sexuelles.
Je me rappelle de mon directeur, homme charmant et ouvert d’esprit, qui me reçoit au sujet de mon choix de changement de genre devenu évident, et qui me dit avec la plus grande douceur et sincérité: « Mais tu sais Roxanne, je n’ai aucun souci avec l’homosexualité… »
He non. La transsexualité n’a aucun rapport avec l’homosexualité.
L’homosexuel fait un choix d’orientation sexuelle en éprouvant des sentiment et du désir envers une personne de même genre que celui de sa naissance.
Le/la transsexuel(le) fait un choix d’orientation de genre en s’attribuant les caractéristiques physiques et d’apparence du genre opposé à celui de sa naissance.

La sexualité des « transgenres » ne regarde qu’eux d’une part, mais est tout aussi potentiellement vaste que celle de n’importe qui.
Les termes utilisés seront juste adaptés de manière à « coller » au genre choisi.
Tout le monde peut être « bi », une transsexuelle ou un transsexuel sera « hétéro » s’il a une sexualité avec une personne de son ancien genre mais opposée à son nouveau, et deviendra lesbienne ou homo si elle ou il persiste à pratiquer une sexualité « comme avant » (à considérer qu’il fut hétéro-normé) avec des personnes devenues de fait de genre opposé.

Je précise que s’il en va de mon simple avis, je trouve assez déplorable d’entamer des parcours parfois titanesques, dans l’unique but de rejoindre à tout prix des cases que seule la société définit comme normatives.
Rien à foutre des hétéros, homos, bi, pan, bidules et machin chouette, que chacun fasse ce qu’il veut de son cul, en général c’est en privé ou en groupes avertis et consentants, il n’y a bien que celles et ceux qui ont des toiles d’araignée dans la culotte, ou au contraire le cul au white spirit ou un Parkinson de la nouille pour trouver de l’importance à cette « info ».
J’ajoute que je trouve même nulle et non avenue la mention du genre sur les pièces d’identité et applaudis l’initiative de ceux qui la veulent supprimée.

Personnellement, même si je suis considérée maintenant comme une femme transsexuelle non-op MtF, je préfère me nommer une femme tout court, parce que même si je suis fière d’être qui je suis et comment je le suis devenue, et que je n’ai absolument aucun souci à parler de mon identité de genre avec qui j’apprécie converser, je ne ressens pas le besoin d’en faire étalage à tous.
C’est beaucoup plus confortable et épanouissant de cette façon je trouve 😉

J’ai oublié une précision: certaines personnes préfèrent justement le terme «transgenre» à «transsexuel» car il existe une controverse avec l’utilisation des mots «sexe» et «genre» sur les identités.
Cela signifie la même chose pour l’administration, mais bien sûr, le terme «sexe», «sexuel» comme dans «transsexuel» a une sorte de connotation péjorative qui rend l’utilisation du mot «genre» un peu moins controversée …

C’est en fait plus important qu’il ne le parait.
Nous ne devrions jamais oublier que beaucoup de gens nous jugent sur les apparences, quand ce n’est pas sur la réputation créée par l’industrie du porno, la prostitution et, soyons honnêtes, beaucoup de «personnes transgenres» qui exposent leurs fantasmes sexuels car c’est leur seul motif pour s’habiller en femme.

Je ne suis évidemment pas en train de blâmer qui que ce soit pour avoir de tels fantasmes.
Cela ne fait pas mal à personne, c’est entièrement consenti et c’est affaire personnelle principalement.
Jusqu’à une certaine limite au moins un peu …
S’habiller en femme pour la seule raison que cela puisse offrir un certain intérêt sexuel ou dans le but de faire des rencontres est le droit de n’importe qui, et c’est principalement ce que font les « sissy » font par exemple.

Là où je ne suis pas d’accord, c’est lorsque les gens se perdent de vue au sein même de leurs intentions.
J’explique:
Il y a tellement de groupes, de sites, de pages, de forums où les exhibitionnistes peuvent avoir l’occasion de se montrer.
Pourquoi diable certains semblent-t-ils encore avoir besoin de montrer leur anatomie intime au monde entier, comme en mode public sur FB ???
Il y a des enfants et des gens qui n’ont pas demandé de voir ça et donc vous devez être un sacré tordu du cigare pour le faire.

Cela offre également une très bonne occasion aux critiques qui nous détestent de prétendre que nous sommes des créatures bizarres et déviantes …
Être jolie et même être « sexy » ne signifie pas « montrer tout », car généralement, le suggestif est beaucoup plus excitant que la vision directe …

Il y a aussi des situations où tous les différents types de personnes transgenres devraient réfléchir avant d’affronter l’opinion publique, car les médias se feront le plaisir de reporter des idées fausses.
Par exemple, nous avons ici en France, chaque année, une manifestation publique intitulée «Existrans», où les transsexuel(e)s marchent dans les rues pour demander au gouvernement des droits plus adaptés, comme pouvoir changer son nom et son genre de manière plus simple, pour trouver un emploi, etc.

Beaucoup d’autres personnes se joignent à la marche, car elles sont sympathisantes de la cause, même si elles ne sont pas des transsexuelles.
Certaines drag queens, très flashy, se joignent occasionnellement et je ne suis pas super d’accord avec cela.
Les journalistes prendront principalement des photos d’elles et pas de celles qui sont habillées comme des femmes classiques et montreront cela à la télévision en priorité, comme si c’était le défilé de la gay pride, et les gens qui ne savent pas faire la différence nous assimileront étranges ou comiques, alors que nous sommes ici aujourd’hui pour réclamer nos droits.

À mon avis, ils devraient se joindre en tant que sympathisants, mais habillés comme ce qu’ils sont habituellement et assument, des hommes.
Les hommes qui ne font que choisir de s’habiller comme ils le souhaitent à certaines occasions doivent comprendre que cette occasion n’est pas du tout la bonne si leur travestissement est d’ordre à paraître trop festif.
Nous ne demandons pas ce jour là le droit de se travestir, ce droit existe déjà, même si certaines personnes sont en désaccord avec cela, nous demandons le droit d’être traité(e)s comme les personnes que nous sommes, avec humanité et équité, au sein d’une identité officielle adaptée.

C’est ce que j’en profite pour dire ici, c’est que tout le monde a le droit d’exister, que tout le monde a le droit de faire et de vivre ses propres choix, mais que si les gens concernés pouvaient faire au moins un effort pour rester cohérents, décents et respectueux envers eux-mêmes, Ils nous feront certainement gagner des autres bien plus de respect et de compréhension.

J’espère avoir éclairé la lanterne de quelques personnes qui pouvaient s’interroger sur ce sujet complexe.
Je suis tout sauf communautariste, je déteste le communautarisme avec fougue.
Surtout quand on sait qu’au seins de toutes ces pseudos communautés on trouve des prêcheurs de rejet et de sectarisme, et que pour couronner le tout ce sont les lieux où les « membres » se tirent le plus dans les pattes, par débilité ou pour être calife à la place du calife…

 

Une fois n’est pas coutume, alors que lorsque je m’attelle à donner mon avis sur la transidentité et les rapports avec les autres je choisis d’éviter le sujet de la sexualité pour ne pas tout mélanger, considérant que genre et sexualité sont deux notions bien distinctes, je vais rebondir sur un récent échange avec un monsieur pour m’exprimer sur ce sujet délicat.

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Voici donc dans un premier temps l’essentiel du contenu de l’échange, au demeurant cordial, car il s’agissait d’une personne éduquée et honnête, la fin de l’échange s’étant clos sur une très bonne perception de mon argument et une reconnaissance de sa logique, fait suffisamment rare pour être mentionné, les hommes étant d’une hypocrisie sans limites lorsque l’on touche de près ou de loin à leur intégrité sexuelle.

 

Lui : « j’ai très envie de vous rencontrer que ce soit en amitié ou plus. Je n’ai jamais eté avec une femme comme vous et c’est mon rêve d’y être. J’aime bien m habiller en fille, de temps en temps, et j’ai envie de goûter au plaisir. Bisous. »

Moi : « j’aimerais savoir dans quelle mesure, dans quel but s’il en est un vous vous habillez en fille? »

Lui : « Je ne me suis jamais posé la question, mais je m habille en fille depuis que j’ai 14 ans, j’aime bien, ca m excite, je ne me suis jamais posé des questions à propos de ma sexualité, cela me plait, et depuis toujours j’ai adoré les filles transsexuelles, elles m attirent plus que les femmes ‘normales’. Bien que je n’ai jamais eu des relations avec une fille trans. Vous me dites si cela vous choque ou vexe que je vous raconte ca, c’est juste que vous m inspirez confiance.

Moi : « Donc concernant votre tenue vestimentaire parfois féminine il s’agit d’une pure excitation sans incidence sexuelle? c a d sans ressentir le besoin d’être vue et attirer les hommes, voire plus, ou de se « sentir femme »? »

Lui : « Oui, j’aime bien aussi me sentir femme, mais je ne cherche pas a attirer les hommes, je crois que chez une fille trans j’ai ce qui me plais d’une femme mais aussi ce qui m attire chez un homme et qui ne se réduit qu’a l’organe sexuel. »

Moi : « Bien. Bon vous ne me choquez pas car la réponse est franche. Toutefois… une trans (une vraie) est logiquement à la recherche d’un homme à tendance « hétéro ». Hormis dans le cas :

–       de celles qui continuent dans une voie anciennement hétérosexuelle d’hommes et continuent de désirer et fréquenter les femmes seulement.

–       De celles qui sont dites sexuellement « actives » ou « actives passives », et qui ne sont pas pour ces dernières de vraies trans à mes yeux (le plus souvent siliconées plutôt qu’hormonées pour garder leurs facultés masculines)

Il est logique qu’une trans soit dans le désir d’être considérée uniquement comme une femme et que ses attributs masculins encore présents soient occultés au profit unique de la féminité qu’elle dégage. Quelle logique y aurait-il à ce qu’une trans qui se sente femme souhaite garder ses capacités sexuelles masculines ou trouve plaisant qu’un homme vienne chercher chez elle ce qu’elle rejette le plus pour assouvir lui sa bissexualité (voire homosexualité latente ou refoulée) sous couvert d’une apparence féminine?

Cette grande question est récurrente dans les échanges que je peux avoir car pour être honnête il semblerait que plus de 95% des hommes attirés par les travs/trans le soient pour cette raison. Les « actives » sont pour moi des cas à part, soit qu’elles le soient par nécessité professionnelle (les clients des prostituées trans sont très souvent passifs ou les deux), soit qu’elles aient un peu de mal à quitter leur identité masculine et ne soient pas si « femmes » après tout.

Souvent les hommes se disent plus attirés par les trans que par les travestis pour une soit disant féminité plus poussée et la présence « d’atouts » supplémentaires tels que la poitrine etc. Mais au fond s’ils recherchent un sexe d’homme, il ont plutôt intérêt à aller voir un travesti puisque celui ci est encore sous libido masculine et maître de ses érections. Pour une trans hormonée les érections sont du passé et bien que la zone reste érogène, être très sollicitée à cet endroit reste le meilleur moyen de leur donner la sensation d’ôter toute féminité de son être. se sentir femme et être stimulé et désiré dans son organe masculin, vestige de son ancien moi est un paradoxe très pénible à vivre, que nombre d’hommes tendent à nous imposer car nous sommes un fantasme avant d’être des femmes.

Pour terminer, lorsqu’un homme m’annonce « se sentir femme » en se travestissant, j’émets de sérieux doutes envers son hétérosexualité et le classe d’office dans la case « bi » voire potentiel transidentitaire. Après ces explications, comprenez que si tel est le cas, une trans qui ne serais attirée que par les hommes qui aiment les femmes et sont de ce fait capables de la considérer comme telle (très rares) elle ne puisse envisager que de l’amitié avec. »

 

 

Cet échange annonce relativement bien ma position sur le sujet.

Ce qui est navrant, c’est de devoir faire le terrible constat que l’effrayante majorité des hommes en désir de rencontres avec les trans sont partagés entre le souhait d’une image la plus féminine possible mais par contre qu’elle conserve ses attributs masculins à portée de vue, de mains ou pire, et souvent si possible fonctionnels.

Quoi de plus contradictoire que cette ambiguïté souhaitée lorsque l’on entend des discours à but de séduction sensés encenser la femme que nous représentons ?

 

Quelle logique y a t-il à être appelée « princesse divine » ou « beauté fatale », à être couverte d’éloges sur son regard, son sourire, sa chevelure ou ses formes féminines, bref à être dite « femme jusqu’au bout des ongles », pour s’apercevoir qu’entre les ongles et le reste il y a un appendice que l’on aimerait volontiers oublier et qui représente en fait le centre d’intérêt principal, la condition sine qua non à faire de nous cet objet de désir ?

 

Alors me direz-vous il faut de tout pour faire un monde, des passives, des actives, des mecs pour aimer une chose ou pour tout aimer et comme çà tout le monde est content dans le meilleur des mondes…

Oui… Mais c’est sans compter sur l’hypocrisie colossale de ces messieurs qui pour l’essentiel sont convaincus de ne pas remettre en question leur hétérosexualité en se comportant ainsi avec une trans.

 

Si il la désirait uniquement pour ce qu’elle est et souhaite être, une femme, alors oui il serait hétérosexuel.

J’estime cependant que la moindre action à but sexuel sur le sexe non opéré d’une trans est loin d’être un acte hétérosexuel.

 

Un type qui me dit « je ne coucherais pas avec un homme Grands Dieux ! » et qui se précipiterait rapidement sur une manipulation de la verge d’une trans n’est tout simplement pas un hétéro. Au moins un bisexuel  au pire un homosexuel refoulé.  Si le « au pire » vous dérange, sachez qu’il n’est pas péjoratif envers l’homosexualité mais envers le refoulement, loin d’être un signe d’équilibre.

 

Je ne veux pas dire que les signes d’appartenance au genre d’origine doivent faire l’objet d’un rejet catégorique de la part de l’homme.  Une trans non opérée qui ne souhaite pas l’être ou ne l’est pas encore n’a pas à se sentir dévalorisée par le dégoût manifeste de l’autre à la simple vue de son corps en l’état. Pour la plupart que je connaisse, ce sont elles qui ne souhaitent pas particulièrement être vues ainsi, tout du moins tant que la relation n’a pas atteint un niveau de sentiments et de confiance élevés et mutuels, et cela je le comprends très bien.

 

Il fut un temps, et devant l’hilarité déclenchée face aux nombreux dialogues engagés ici et là sur le web avec la gent masculine, je m’étais dit qu’écrire un recueil des meilleurs discours d’andouilles serait une idée amusante. Pourtant, au fil des discussions, au vu des cas majeurs d’hypocrisie je me suis mise à orienter mon « questionnaire d’intérêt » afin de savoir si celle-ci était en fait plus généralisable que je ne l’avais cru.

Ce fut en effet le cas au delà de mes espérances, ou devrais –je plutôt dire au deçà de ma désespérance… A la quasi unanimité, ces types prétendaient être de purs hétéros dont la féminité était le fer de la lance qui les motivait à s’adresser à moi. Flatteur me direz-vous ? En apparence certes… Mais les apparences sont parfois trompeuses…  C’est la où il est intéressant de gratter la croûte du fromage pour être sûr que rien n’est pourri en dessous.

 

Ce n’est pas bien compliqué. Il suffit de jouer le jeu en en rajoutant de telle manière à faire croire que nous tombons droit dans le panneau de la drague flagorneuse. « Vraiment ? Tu vois une vraie femme en moi ? Cà fait tellement plaisir ! »… Je vous passe bien sûr les quelques niaiseries destinées à accentuer  l’aspect de sotte extatique propice à faire croire à ce « gentleman poète » qu’il m’a touchée au cœur.

Fier comme un coq d’avoir « réussi son premier essai », c’est à présent la garde baissée que l’individu s’offre à mon questionnaire insidieux sur ses goûts en matière de rencontre. Très rapidement, porté par le tapis volant de mes enthousiastes approbations et guidé par quelques propos ciblés, il en arrive immanquablement aux révélations qui m’intéressent. Et il s’avère donc trop souvent que notre Casanova « tellement porté sur la femme » s’enquiert de savoir si sa future conquête serait tentée de lui offrir son sexe à… quand ce n’est pas plus poussé…

 

Sans compter les nombreux bisexuels s’affichant ouvertement ainsi et annonçant sans la cacher leurs intentions vis-à-vis du sexe de la trans. C’est certes plus honnête mais le résultat est le même.

 

Je parle ici bien sûr des cas d’hommes « civilisés », car des cas de bonobos propres à occulter le sexe d’une trans sont aussi assez fréquents à rencontrer, puisque leur unique intention est de se « soulager » vite fait mal fait et que manque de pot les chèvres ont du mal à pianoter sur un clavier pour répondre présentes (quoique je me demande si une chèvre n’aurait pas plus d’estime pour elle que certaines Marie-couches-toi-là)…

 

Bref.

On pourra m’apporter tous les arguments du monde, que le mec est adorable, sensible, cultivé, intelligent, attentionné et j’en passe, s’il n’a en tête que de m’esquinter l’identité sans même en prendre conscience il reste un sale con égoïste et contrôlé par ses pulsions.

 

P… de libido fantasmagorique qui leur fait pousser une verge au milieu du front, les testicules leur occultant le regard… L’homme en phase de perte de contrôle cérébral au profit de son instinct libidineux devient sordide et bestial et comme par enchantement, après la jouissance, se transforme en quelque secondes en un pauvre être chétif et fragile alors qu’il jouait encore au lion rugissant, intouchable et distant alors qu’il se vautrait allégrement sur sa partenaire et rongé dans certains cas par la culpabilité de ce qu’il considère à présent comme un acte honteux…

 

je précise que le cas de l’échange cité en exemple concerne l’allusion du monsieur à ce qui l’intéresse aussi chez une « femme trans » à savoir son sexe, ce qui lui « suffit » comme il dit pour assouvir ce que j’appelle une pulsion bi mais qui est un acte aux répercussions bien plus importantes sur la trans elle-même.

Son travestissement occasionnel n’est pas mis en cause dans ce débat.

 

A parfois se demander si, hormis le célibat prolongé doublé d’une certaine abstinence, un autre choix existe que le bonobo ou l’hypocrite…

Triste constat au demeurant n’est ce pas ?

Une année s’est écoulée depuis le 4 octobre 2011 où j’ai pour la première fois utilisé le traitement hormonal qui m’avait été prescrit, dans le but d’emprunter enfin ce que j’estime être mon chemin vers la liberté.

Bon la liberté çà reste relatif…

Disons la liberté d’être moi-même avant tout.

Les carcans imposés par la vie en société se voient multipliés lorsque l’on ose en déformer l’image attendue.

Il n’y a qu’à voir les regards lancés aux personnes affichant les nombreux looks jugés « décalés », gothiques, androgynes, ou même simplement un peu trop « flashy ».

Il n’y a pas que dans les auto-écoles que l’on est jugés sur un code, c’est un examen continu dès que l’on sort de chez soi dans ce pays.

Il y a une chose qui est aussi certaine, c’est que la mode féminine, même si on va juger ce qui sera considéré comme une trop grande excentricité, est bien moins soumise à des conditions de genre.

Le look « garçonne » est complètement intégré à l’image de la femme par exemple.

Pour un homme, la féminisation n’est pas du tout perçue comme un style par le public.

Les androgynes sont déjà dévisagés alors ne parlons pas d’un look carrément féminin…

Les tentatives de Jean-Paul Gaultier vers le mariage d’éléments masculins et féminins sur des hommes n’ont pas dépassé la largeur des podiums et il paraît même que certains de ses parfums masculins sont boudés par des hommes pour une soi-disant « trop grande féminité », alors que les femmes ne se gênent absolument pas pour porter des parfums réputés masculins sans déranger qui que ce soit.

Alors on aura beau dire « J’enquiquine le regard des autres », « je fais ce que je veux (parce que je le vaux bien…) », ce n’est pas forcément simple d’affronter la certitude que son passage ne va pas laisser indifférent.

Il reste bien sûr le choix d’essayer de se fondre dans la foule par la tenue la plus discrète possible, et ce n’est pas le seul cas des transgenres puisque beaucoup de femmes optent pour des tenues ne risquant pas de trop les faire remarquer, couleurs sobres, vêtements aux coupes fort peu ostentatoires, et pas trop de talons si possible.

Celles qui dérogent à cette règle et osent porter des talons, des mini jupes ou des couleurs vives sont immédiatement repérées dans la masse et sujettes à une étude plus approfondie, parfois envieuse, parfois libidineuse, et le plus souvent juste due à un réflexe motivé par la différence.

Autant dire que la transgenre qui adopte ce look s’expose à cela et risque fort d’être « grillée » sur des détails qui auraient pu passer inaperçus autrement.

En toute logique, le problème n’est pas d’être grillée comme transgenre.

C’est de doublement déranger ces messieurs dames…

Les femmes qui s’habillent au gré de leurs envies les dérangent parce qu’elles ne suivent pas le mouvement « requis ».

Si en plus on réalise qu’il ne s’agit pas de femmes biologiques, le quidam réagit comme s’il était trompé avec intentions…

Un autre fait dont il faut tenir compte, c’est que l’homme est un loup pour l’homme.

Les rapports de force sont essentiels à l’équilibre de la meute.

L’homme pourtant, à la différence du loup, aime à pariatiser et rejeter les éléments en position de faiblesse de par le nombre, la différence visible qui expose à critique aisée et surtout si bien évidemment ils affichent profil bas.

Une sortie en groupe de transgenres les rassurent à juste titre, car on osera moins les asticoter ouvertement, hormis parfois de la part des quelques groupes d’imbéciles dont la provocation est la seule loi.

De même, à l’heure ou tout un tas de pauvres gens à l’esprit dérangé, bien souvent par le malheur d’une vie chaotique comme il s’en trouve de plus en plus fréquemment, déambulent dans les transports ou la rue en vociférant d’inintelligibles paroles et dont le passant se détourne de la façon la plus effrayée qui soit, une attitude humble et discrète peut-être interprétée comme un signe de faiblesse et générer quolibets et autres brimades.

Mais une fois de plus, il ne faut pas croire que cela se limite aux transgenres et que le reste des gens est épargné.

La courtoisie et le respect de l’être humain n’est plus un sacerdoce pour personne et la moquerie est un jeu pervers qui peut fédérer un nombre impressionnant de personnes, motivées par l’orgueil tiré du fait de rabaisser des gens en présence d’un auditoire, de convictions éducationnelles ou religieuses dans lesquelles ils ont été nourris de haine envers ceux qui ne leur ressemblent pas, ou de sentiments de frustration issus de pensées interdites inapplicables en la circonstance.

Les groupes d’individus dont les activités solitaires s’orientent vers ces mêmes personnes qu’ils vont fustiger au sein de la bande, les hommes transis d’émoi et leur femme furibonde au passage d’une jolie petite nana bien dans ses baskets sur laquelle ils vont communément déverser un flot de sarcasmes bourrés d’amertume, les pseudos rangés derrière une foi contraignante ayant les mêmes pensées que les précédents mais qui cette fois vont invoquer l’atteinte au respect de leur foutu Manitou, sont tous autant qu’ils sont la plaie de la liberté évoquée plus haut.

Pour ma part, je dirais que ma patience à des limites.

Circuler librement et dans le respect des lois est un droit civique essentiel qu’aucun de ces olibrius n’est en droit de venir entacher de sa sombre attitude.

Tant que cela se limite aux regards, quels qu’ils puissent être, je m’en moque éperdument.

Les gloussements emprunts de malaise et les termes déplaisants marmonnés me passent la plupart du temps au-dessus mais sont à la longue assez barbants.

Les agressions verbales provocatrices scandées haut et fort et les heureusement fort rares agressions physiques, elles, me font monter au créneau.

Tout cela pour dire qu’on peut avoir fait un choix symboliquement orienté vers la liberté et devoir affronter une nouvelle forme d’enfermement…

Mais après tout, les vies faciles çà ne court pas les rues et loin de moi l’idée d’imputer à ma transidentité l’origine de tous mes maux ou d’en faire un sujet de complaintes pour pleurnicher sur mes détresses passagères.

Je l’ai voulu.

J’ai mis 5 ans à tester, analyser et comprendre les enjeux et contraintes que ce choix m’imposerait, alors ce n’est pas maintenant que je vais faire comme si je débarquais de ma bulle face au monde qui m’entoure.

Je suis sereine, heureuse et fière d’être qui je suis.

Cette année n’a d’ailleurs pas été en reste de m’accorder de grandes joies.

Après les premiers mois très difficiles psychologiquement en raison des turpitudes liées aux bouleversements hormonaux, les choses se sont stabilisées, mon esprit à continué d’évoluer tandis que mon corps se transformait enfin, se féminisant de manière régulière mais croissante.

L’harmonie obtenue a changé de nombreux points de ma conception globale de mon être.

L’envie de sortir de plus en plus du ghetto dans lequel j’avais fait mes armes en public (lieux et soirées dédiés transgenres), l’envie de partager des amitiés avec des personnes extérieures à ce milieu qui m’acceptent comme je suis, l’envie d’aider par le conseil celles qui me tendent la main tout en restant réaliste sur les limites de mes connaissances, et surtout cette nouvelle envie d’écrire, plus forte, plus essentielle, plus vitale dirais-je même.

Est né de cette avidité d’écriture un roman, entreprise enfin aboutie après presque 30 ans d’hésitations et de tentatives avortées.

Ma nouvelle vie entamée, mes pensées soudain bien ordonnées et une volonté d’acier m’ont prouvé que cette transformation dépassait largement le cadre du physique à travers cette réalisation.

Un esprit nouveau était venu compléter l’ancien.

Parce que contrairement à certaines idées reçues, je ne crois pas que lorsque l’on devient une transsexuelle l’ancien soi meurt au profit d’une autre entité.

Certes certaines choses changent radicalement.

J’ai eu notamment la sensation de voir le monde à travers des yeux nouveaux.

Mais est-ce pour autant logique de perdre ses souvenirs et de renier son passé ?

Absolument pas.

L’homme que j’étais n’était autre que la femme que je suis.

Seulement dans mon cas je n’en avais pas complètement conscience et mon mode de vie était différent.

Pas de quoi en faire un drame, j’ai vécu une vie passionnante et d’une richesse inouïe, je ne renie rien et suis la première à y faire référence si l’occasion se présente.

La renaissance n’est qu’un symbole, je suis née il y a 46 ans et pas il y a un an.

Le nouveau moi est une énième réalisation de ma vie, un accomplissement comme pour mon roman.

Il aura mis certes un temps non négligeable à prendre forme mais la vie est un puzzle gigantesque dont nous ignorons tout du résultat final et dont nous passons toute notre existence à assembler les pièces.

On se construit et parfois on se déconstruit pour mieux se reconstruire.

Parfois ce sont les aléas de la vie qui mélangent les pièces et qui nous font former une image différente de celle à laquelle nous nous attendions depuis quelques temps.

Les gens sont témoins de cet ouvrage et essaient eux aussi de nous influencer dans la création de certaines images, mais il n’appartient qu’à nous de tenir bon car le vrai bonheur c’est d’être autonome dans ses choix.

Roxanne est là à présent, bien là.

Je me fiche éperdument des opinions de toutes celles et ceux qui s’interrogent sur le devenir de mon parcours, je n’ai pas à me justifier ni à donner d’infos sur mes intentions d’en faire plus selon une logique qui est leur mais peut-être pas mienne.

Certaines qui peuvent me considérer à ce jour comme une « fausse femme » n’ont qu’à bien se tenir parce que l’identité féminine est avant tout un état d’esprit et toutes les opérations du monde ne feront pas une femme de qui n’en a pas l’âme.

C’est pourquoi j’avance haut et fort que toute transgenre à le potentiel de se prétendre femme (ou homme dans le cas opposé) et qu’il m’a été donné de constater que certaines ne le sont pas, peu importe l’avancée morphologique dans laquelle elles se complaisent.

Le corps peut s’habiller et se transformer mais le cœur et l’esprit resteront toujours les véritables témoins de l’identité d’un être.

C’est sur cette phrase que s’achève ce petit pamphlet, bilan d’un an de réflexion sur une condition nouvelle qui s’avère pour moi avoir été un choix magnifique, une vraie consécration.