Le dernier des requins

Je suis le dernier des requins.

J’ai sillonné le monde entier.

Je parle bien sûr du monde marin,

que vous avez assassiné.

C’est grâce au dernier des dauphins,

qu’hier j’ai pu vous échapper.

Mais envahi par le chagrin,

il préféra se sacrifier.

Mais il ne parti pas en vain ;

son regard je ne puis oublier,

ni celui de tous ses cousins,

que vous privèrent de liberté.

Car si j’ai fait tout ce chemin,

c’est qu’il faut bien vous arrêter.

Tenter d’offrir un lendemain,

à cette planète sclérosée.

Que puis-je seule face aux humains,

m’interrogeais-je des jours entiers.

A part en dévorer certains

et reculer pour mieux sauter.

J’errais, hagarde, telle un pantin,

parmi vos sacs et vos déchets ;

lorsque je vis dans le lointain,

une masse sombre sur des rochers.

C’est là que je te vis marsouin,

aux prises avec un vieux filet.

Je te sortis de ce pétrin,

et tu proposa de m’aider.

La masse était un sous-marin,

qu’il avait déjà exploré.

Les cétacés sont si malins,

me dis-je lorsqu’il m’eut expliqué.

Il semblait donc que cet engin,

ne demandait qu’à fonctionner,

et qu’un bouton rouge en son sein,

pouvait détruire l’humanité.

La détruire ? En es-tu certain ?

Lui demandais-je, toute excitée.

Assurément car les humains,

n’ont que pour but de s’entre-tuer !

Mais sur ces mots surgit soudain,

l’ombre des cordes entrecroisées.

Fais-le bon choix, c’est ton destin !

dit-il avant d’être emporté.

Je suis le dernier des requins.

Sur le bouton j’ai appuyé.

Humains sonnez donc le tocsin,

il est enfin l’heure de payer…