J’ai 3 ans et demi, et pourtant je commence à avoir du recul…

Le 4 octobre 2011, lendemain de mon anniversaire, fut la date symbolique à laquelle je commençais mon traitement hormonal substitutif, traitement dont j’avais conscience qu’il allait forcément bouleverser le restant de mon existence, mais issu d’une longue réflexion qui me confortait dans ce choix.

Plusieurs mois plus tard, je publiais un article « ma vie, de l’homme à la transsexuelle », texte autobiographique narrant des premiers doutes au choc du traitement, dans lequel bon nombre de consœurs ont pu retrouver tout ou partie de leur expérience personnelle.

Fin 2012, je publiais l’article « un an déjà », mûr d’un plus grand recul mais à mon goût pas assez.

Un peu plus tourné vers le regard de la société, que j’affrontais à l’époque sous une apparence assumée nécessairement croissante, il était plus amer, moins optimiste que le précédent.

Passé l’engouement et la fierté d’avoir « franchi le cap », restait le face à face avec la réalité, pas toujours évidente, pas toujours simple au quotidien pour qui a fait le choix de s’exposer en pleine lumière, et plus seulement dans celle que lui offrait le confort de quelques soirées dédiées, où les regards qui se tournaient vers elle se montraient plutôt bienveillants.

La réalité c’est la vie de tous les jours, sans écran protecteur indice 50. Pas de coup de soleil cette fois mais des coups tordus, des coups dans le dos, voire dans la poire.

Des amis qui se détournent, une famille qui fait la moue, des collègues qui murmurent, des voisins aux regards torves.

Et ce que je cite, bien que le tableau ne soit pas forcément aussi noir en tout, ne concerne que celles qui ont la chance d’être d’excellente crédibilité dans leur nouvelle apparence.

Ici je parle des gens qui vous connaissaient avant !

Pour celles dont le physique est moins crédible, persiste le regard des inconnus qui vous « captent », les froncements de sourcils, les murmures amusés voire les quolibets peu discrets, de la part bien évidemment d’une partie de la population seulement.

90% de ces réactions sont issus de l’ignorance du sujet et non pas comme on pourrait le croire de méchanceté gratuite et délibérée.

Les 10% d’abrutis profonds qui jugent et condamnent avec force conviction sont inévitables, bigots de tous genres et toutes religions confondues, fachos au cervelet farci de bière et d’idées reçues, ou tout simplement gros couillons de base, avides de trouver raisons à moquerie pour mieux masquer l’infinie étendue de la morne plaine qu’est leur existence.

Mais revenons en aux gens qui nous connaissaient avant.

Dans une certaine mesure, crédible ou pas, c’est eux qui inquiètent le plus. Eux ils savent… Pour eux le doute n’est même pas possible.

Alors qu’en est-il ?

Oui je pourrais vous relater nombre d’anecdotes personnelles, la famille, les amis, les collègues ou même mon boulanger mais je ne souhaite plus comme auparavant apporter témoignage, qui même si on peut s’y retrouver ne concerne que moi, les gens qui gravitent autour de moi et les circonstances des moments concernés.

Ce qui se passe avec untel et dans telle situation ne se repassera pas forcément de la même façon et il serait péremptoire de prétendre détenir la clé d’une multitude d’énigmes qui feraient passer le Sphinx pour un second Julien Lepers.

Prenons plutôt le problème à l’envers.

« Des amis qui se détournent, une famille qui fait la moue, des collègues qui murmurent, des voisins aux regards torves. »…

Est-ce la seule situation qui puisse déclencher ce phénomène ? Changer de genre ?

Vous savez très bien que non.

Convertissez vous à une religion de manière ostentatoire, affichez vous comme homosexuel(le), optez pour un look gothique et j’en passe et vous verrez certainement la même réaction chez eux.

Les changements radicaux perturbent, c’est indéniable.Les gens s’interrogent et n’ont pas toujours les réponses.

Intervient alors leur expérience, leur ouverture d’esprit, l’influence réelle que ce choix de votre part aura sur leur propre vie, ou toutes les raisons précitées dans le cas des inconnus puisque eux mêmes sont individus dans la masse avant tout.

Certains vous parleront, voudront comprendre ou simplement en savoir plus.

Certains féliciteront votre courage ou/et votre intégrité.

Certains vous souriront et vous tailleront de jolis costumes à peine le dos tourné.

Certains s’inquiéteront pour vous et votre avenir.

Certains vous éviteront comme la peste.

Certains, et ils sont rares, vous déclareront ouvertement leur rejet.

Mais nous parlons ici de réactions. Rien n’est immuable.

Si une expression populaire déclare : « Il n’y a que les cons qui ne changent pas d »avis », je pense par expérience pouvoir dire que l’on peut parfois être surpris par quelques revirements de situations.

Déjà il y a l’accoutumance.

Lorsque vous partez vous installer dans un village à perpète les oies, vous êtes et vous resterez sûrement « le parigot », « l’angliche », « l’étranger », « la folle tordue » ou celle « de Chaillot ».

Peu importe suivant votre provenance ou votre affichage on vous qualifiera d’un sobriquet peu reluisant pour bien marquer votre non appartenance au terroir.

On vous regardera à la façon des pigeons, pupille dans l’angle pour faire croire qu’on vous ignore. Les commerçants vous serviront quelques politesses renfrognées ou bien trop affables pour être honnêtes.

Vous serez le principal sujet de conversation des bois-sans-soif du bistrot local et des mégères qui font leur marché.

On vous inventera une vie, on laissera planer de lourds soupçons sur vos attitudes, la méfiance sera le maître mot.

Et puis… Si vous ne faites pas de vagues qui nourriraient la rumeur, si vous n’êtes rien d’autre que ce que vous êtes, tout ceci perdra rapidement de l’ampleur, et finira par ne plus être qu’anecdotique. Pour un peu que vous vous intégriez à la vie du village de quelque façon que ce soit, beaucoup vous trouveront « tout compte fait » bien plus sympathique.

Ah bien sûr, il ne faut pas rêver, votre sobriquet vous collera au veston comme une étoile jaune en 39/45, mais on vous l’administrera ouvertement, sur le ton de la plaisanterie, et beaucoup moins au sein des grotesques conciliabules locaux.

Tout passe, tout lasse ne dit-on pas ? Le temps fait son œuvre et les esprits, pour la plupart, se détendent à défaut de s’ouvrir.

Cet exemple cependant concerne une partie seulement de votre entourage.

Vos voisins, les gens de votre ville, commerçants et autres, auxquels vous étiez et restez confrontés de manière sporadique.

Reste les « proches », ceux que vous côtoyez quotidiennement comme vos collègues, ceux que vous voyez plus ou moins souvent comme vos amis, et enfin ceux qui sont pour la vie liés à vous, votre famille.

Commençons par les collègues.

Hormis le fait de vous retrouver en nécessité de communiquer et d’être souvent présents ensemble dans les mêmes lieux aux mêmes heures, ils restent très peu différents des gens précités.

Sinon ce serait des amis…

Aucune raison donc de ne pas retrouver le même schéma que précédemment décris, acceptation ou rejet, accoutumance dans la plupart des cas.

De toute façon, la loi punit la discrimination de genre et la plupart le savent, c’est la raison pour laquelle il est préférable d’accepter bon gré mal gré le fait, ne pouvant parler de signes ostentatoires ou autres raisons d’y opposer un quelconque décret.

La « mise au placard » reste une éventualité, avec le risque de se retourner contre l’employeur si elle est trop évidente, pour les mêmes raisons discriminatoires.

Mais comme pour le fait de vivre en société de manière naturelle, si bien faire son job, avec la seule différence que l’on porte une jupe et un chemisier au lieu de l’habituel complet, risque d’embarrasser quelques personnes au début, la jupe sera vite oubliée au profit de l’essentiel, à savoir que la personne fait bien son job.

Les amis à présent.

Interrogeons-nous. Pourquoi sont-ils nos amis ?

On dit souvent : il y a les véritables amis, que l’ont peut souvent compter sur les doigts d’une main, les potes, des gens avec qui l’on sort parfois et puis quelques personnes que l’ont apprécie pour des raisons précises, qui sont plus des connaissances.

Selon toute logique, la perte des uns et des autres sera plus marquée selon de degré de proximité établi.

Le gars qui nous a fait rigoler deux ou trois fois en soirée nous manquera certainement moins que celui qui est le confident de nos chers secrets à la moindre occasion et en qui on avait pleinement confiance.

Mais alors, puisque ces vrais amis sont si rares, pourquoi stresser autant ?

Les autres vont et viennent, ils n’ont guère plus de valeur affective que vos voisins ou vos collègues.

Et si les « vrais » sont si « vrais » que çà, s’ils vous aiment pour ce que vous êtes, un rejet complet ne serait-il pas la preuve que cette amitié soit disant infaillible n’était pas si entière au final ?

Personnellement, même difficile à vivre en cas d’échec, je trouve que c’est un bon test…

Et puis, comme on disait plus haut, les réactions de prime abord ne sont pas toujours définitives, il faut parfois un peu de temps pour que les gens remettent de l’ordre dans leurs idées, tout le monde n’est pas forcément à même d’avoir une réaction hyper positive selon le « choc » reçu.

Abordons maintenant un point très délicat, celui de la famille.

Ascendants, descendants, suivant votre âge et les aléas de la vie, vous en aurez plus ou moins.

Vos ascendants vous les connaissez bien. Leur culture, plus ou moins propice à la tolérance, leur sensibilité, leur caractère, etc…

Hormis exception, il y en aura toujours de plus « difficiles » que d’autres.

Des parents durs et des grands-parent souples ? Une mère bigote et un papa zen ? Un père acariâtre et une maman douce ?

Les schémas sont multiples.

Si vous n’êtes pas sot au point de foncer dans le tas armés de votre seule intention d’être accepté par la force, que vous utilisiez les plus compréhensifs pour vous aider auprès des plus durs, vous aurez toutes les chances que l’intelligence et le temps leur fasse ouvrir les bras à celle ou celui qui n’est rien d’autre que leur enfant.

Cependant on ne peut éviter que cette annonce ne surprenne, à moins que les signes soient depuis toujours bien trop évidents pour ne pas avoir été remarqués.

Mais que l’on « s’y attende » ou pas, tant que la décision de changement de vie n’a pas été ouvertement prise et annoncée, on reste le plus souvent dans le confort du non-dit.

L’annonce sera donc forcément accueillie, plus ou moins d’évidence, par un choc, qui va déclencher des réflexions, certaines assez rapides (inquiétude toute légitime pour l’avenir, le travail, la société et le risque du rejet des autres, risque éventuel pour l’équilibre des descendants s’il y en a) et d’autres plus insidieuses à moyen terme (devoir « annoncer çà » au reste de la famille, aux amis, le regard des voisins, etc).

He oui.

Parce que annoncer cela à ses parents c’est les exposer à un certain nombre d’obligations pas si éloignées des vôtres.

Alors certains l’assumeront très bien, faisant fi des opinions, mais pour d’autres le problème prendra une dimension cornélienne.

Pour autant, être parent c’est aussi assumer les choix de ses enfants.

Les a-t-on faits pour les formater à devenir ce que nous voulons qu’ils soient ?

Je ne pense pas.

Nous avons créé la vie parce que nous avons envie d’aimer un être plus que tout au monde, que nous voulons pour lui le plus grand bonheur possible, que nous souhaitons le voir réussir dans SES entreprises quelles qu’elles soient et s’épanouir, et là seul réside la vraie joie d’être parent.

Enfin en principe…

Alors, trouverait-on logique, comme on le voit souvent, qu’un parent qui pardonne à son enfant les pires crimes qui soient, le rejette simplement parce qu’il ne se sent pas bien dans son genre et décide de changer ? Pour être plus heureux ?

Seule une morale conditionnée au possible est capable d’un tel paradoxe.

Si malheureusement tel est le cas, rappelez-vous qu’on choisi ses amis et pas sa famille, et que le soit disant « mal » qu’ils vous reprochent de leur faire n’est rien en comparaison du votre.

Eux ont mal à leurs principes uniquement, cela reste une douleur très acceptable…

Les descendants sont souvent eux aussi, et à juste titre de s’inquiéter, un sujet d’angoisse pour la personne trans.

Comment l’annoncer, ne va-t-on pas créer un traumatisme, à quel âge est-ce l’idéal pour le faire etc etc…

L’âge idéal ?

S’il y en a un je n’en sais fichtre rien.

Mais que l’enfant soit trop petit pour voir le changement, qu’il soit en âge de le remarquer ou en âge d’en prendre socialement conscience qu’est ce que cela change ?

Tôt ou tard les questions viendront.

Tôt ou tard il faudra le lui expliquer pour le protéger.

Selon moi c’est avec franchise qu’il faut parler.

N’oublions pas qu’un enfant aime ses parents, qu’ils sont son modèle et que leurs paroles ont une importance cruciale dans son devenir.

Pourquoi un enfant jugerait-il ?

Pour lui, ce que vous faites est bien.

Maintenant c’est à vous de ne pas profiter de cette crédulité pour négliger l’information.

Il ne vous aimera pas plus ou pas moins, quoique plus tard sûrement plus de lui avoir fait confiance en lui disant tout.

La complicité c’est essentiel à l’union dans une famille et les attitudes patriarcales ou matriarcales qui ne tiennent pas compte de l’avis de l’enfant ne feront qu’accentuer le clivage qui fera qu’un jour il sera bien content de quitter « ses vieux ».

Un enfant sera toujours fier qu’on lui montre de la confiance.

Là où il faut le protéger et où le côté délicat se profile, notamment cette fois suivant son âge, c’est du jugement des autres sur vous.

Les autres enfants ne se font pas de cadeaux lorsque une raison de se moquer d’un camarade se présente. C’est bébête chez les petits et ça peut vite devenir un sujet de harcèlement chez les plus grands.

C’est pour moi le seul moment où vous devez vous montrer le plus prudent possible, quitte à tenter de revêtir une androgynie de circonstances.

On ne peut certes pas tout cacher mais le moins ostentatoire possible est de mise afin d’éviter à votre enfant des désagréments dont il ne sera pas responsable.

C’est pourquoi je pense qu’il faut lui parler, lui expliquer que ce choix n’est pas forcément bien vu de tous parce que les gens ne comprennent pas toujours tout, et que son parent fera son possible pour lui éviter des remarques.

Lui expliquer aussi qu’au cas où cela se produise, la meilleure des réactions est le sourire et la désinvolture, pour ne pas laisser de prise à l’envie des autres de blesser.

Cette communication doit être entretenue, car vous êtes son responsable et qu’à aucun moment votre vie ne doit passer avant la sienne, se sentir protégé étant pour lui indispensable à se sentir aimé.

Je ne voudrais pas terminer ce petit article, bilan de quelques réflexions avec un peu plus de recul, sans mentionner un autre aspect de la vie d’une transsexuelle, la relation amoureuse.

Beaucoup le savent, genre et sexualité sont bien distincts dans le cas des transsexuelles, bien que le nom laisse tout à penser du contraire.

Certaines mtf (male to female), opérées ou non, étaient avec des femmes et le sont toujours, d’autres continuent à pratiquer cette sexualité sans se sentir plus « femmes » parce qu’elles coucheraient avec un homme, d’autres étaient déjà homosexuelles ou bissexuelles et optent pour ce qui les attire réellement, d’autres enfin ont fait le choix de changer de sexualité parce que cela leur correspond mieux.

Ceci est un choix personnel et il n’y a aucune critique possible à émettre sur le sujet, la sexualité des gens les regarde et seuls les commères à la critique facile et les imbéciles dont nous avons déjà trop parlé usent de cet argument pour condamner d’emblée et assimiler faussement.

Je souhaite d’ailleurs profiter de ce pamphlet à l’accent sage pour revenir sur certaines déclarations de ma part, faites à une époque de grands doutes et à travers certains articles assez acerbes, condamnant assez férocement un certain nombre d’individus que j’estimais malhonnêtes.

L’expérience m’a appris à mettre un peu d’eau dans mon vin sur pas mal de sujets.

Je pense que dans tous débuts on se cherche, les autres n’étant que des miroirs dans lesquels on se reflète pour ne pas seulement poser la question « miroir, miroir, suis-je la plus belle ? » mais pour pléthore d’autres questionnements, dans le but de mieux cerner sa propre pensée, ses propres convictions.

Les dérapages existent, les erreurs de jugement aussi, et je n’ai pas échappé à cette règle.

J’émettais donc à l’époque l’idée assez basique que les trans mtf dites « actives » ne pouvaient réellement se prétendre femmes dans cet acte, et que les hommes qui prétendaient aimer les trans pour leur féminité mais montraient très vite une énorme attirance pour leurs attributs sexuels masculins si toujours présents n’étaient que des malhonnêtes hypocrites, aptes à perturber sérieusement le devenir d’une trans par leur attitude.

Je n’ai fait alors que perpétuer ce que je critique le plus : juger.

Je l’ai dit plus haut et le répète à présent avec sincérité et sans jugement : la sexualité des gens les regarde.

Je tiens donc à m’excuser auprès de celles et ceux que mes propos auront pu blesser.

Je ne retirerai ni ne modifierai ces articles, heureusement peu nombreux, car ils sont témoins d’un passé transitoire de ma pensée, sur lequel j’assume entièrement mon erreur.

Ceci étant dit, j’en reviens à la relation amoureuse, la sexualité à proprement parler n’en étant que le découlement classique, hormis bien sur dans le cas des relations à but et caractère uniquement sexuel, qui une fois de plus ne regardent que les intéressés.

J’ai longtemps cru que l’amour était chose rare envers les transsexuelles.

Entre ma propre expérience et les divers témoignages qui m’était possible d’entendre ou de constater, la trans étant un tel objet de fantasme d’ordre purement sexuel qu’il me semblait bien que les exceptions étaient rares.

N’oublions pas que pour votre « mec », qui contrairement à toute attente vous aime réellement pour qui vous êtes, c’est le risque de se retrouver directement dans le cas précité de vos parents…

S’il vous veux pour femme, même sans vous épouser, ce qui serait le cas le plus difficilement contournable, il va devoir lui aussi affronter ses proches.

Et cela on l’a vu n’est pas toujours chose facile.

Prétendre à une colocation avec vous lorsque maman monte lui faire déguster son fameux cake aux olives (beurk beurk).

Non il faudrait en plus que vous grimiez en garçon pour parfaire le décor et éviter les questions embarrassantes.

N’est pas Michel Serrault qui veut et encore heureusement parce que bonjour le résultat.

Il y a un moment où le retour même vers l’ambivalence n’est plus possible, j’en sais quelque chose.

Bref, petit exemple pour dire que parler d’amour n’est pas impossible mais que le vivre au grand jour en revanche est déjà moins courant.

Mais vous qui avez fait ce choix, qui avez affronté tant de difficultés, tant d’opprobre, tant de souffrance, devriez à nouveau faire profil bas ?

Ce choix vous appartient, et à lui d’en tenir compte sans uniquement voir son confort, si l’amour fait réellement battre son cœur.

Je tire mon chapeau à tous ceux qui ont cette force, c’est juste beau et sincèrement touchant.

Pourtant si ce possible amour existe, alors où le trouver ?

Même si ce n’est pas complètement impossible, les sites dédiés regorgent de fantasmeurs et le but est pour 99% d’entre eux sexuel.

Y chercher désespérément l’amour est un excellent moyen de se dégoûter des autres.

Après ne négligeons pas l’hypothèse que les choses peuvent évoluer et qu’une rencontre à priori sans lendemain puisse déboucher sur une attirance qui offre justement un lendemain.

Je pense qu’il faut juste se protéger en n’attendant rien de plus que ce qui est proposé, au moins comme on dit la surprise n’en sera que meilleure si c’est différent.

L’erreur que commettent cependant beaucoup de personnes, c’est de penser que seuls les « informés » ou les « amateurs du genre » sont susceptibles de tomber amoureux d’elles.

C’est archi faux.

Posez-vous la question : pourquoi tombe-t-on amoureux d’une personne ?

L’attirance qu’elle exerce sur vous en est la cause.

Ce petit truc qui fait que la seule pensée qui soudain nous obsède est de la revoir ou de lui parler à nouveau. Parce que l’on se sent bien près d’elle ou que ses mots vous touchent.

J’insiste là dessus parce que justement l’attirance ce n’est pas seulement l’image, c’est aussi l’esprit. Et oserais-je dire avant tout l’esprit si l’on veut que çà dure…

Donc hormis ces sites, reste la rencontre directe, au travail, en sortie, ou même pour aller faire les vendanges si vous voulez on s’en fout.

Çà n’est ni plus ni moins qu’une attirance physique de prime abord, qui, si elle est réciproque, trouvera ou pas son découlement dans une relation épisodique ou à long terme si l’esprit suit.

Si vous correspondez à ses goûts, il n’y a aucune raison pour que cet homme ne vous fasse pas la cour, ignorant pour le moment votre secret, sauf s’il a un doute et que cela aussi corresponde à ses goûts…

Si si, il arrive aux gars des sites de sortir à l’extérieur aussi:)

Il vous appartient dès lors d’amener le sujet sur la table, ou le comptoir, ou le bureau suivant le cas.

Je préconise l’honnêteté, d’abord parce que ce n’est pas une honte, et puis parce que là l’intention est claire alors à un moment… Désolée mais la réalité est ce qu’elle est.

Il est vrai que c’est s’exposer à un rejet, mais au moins tout est clair et à moins de tomber sur un con notoire qui assumera mal sa « méprise », l’honnêteté paie toujours.

Il y a aussi les rencontres inopinées, celles auxquelles on ne s’attend pas, et là l »exemple je le certifie.

Vous discutez sur le web avec un homme, dans un contexte tout autre que celui d’un site ou chat de rencontre.

Là c’est votre esprit qu’il découvre, directement et sans l’influence directe de l’image mobile que vous offrez à l’extérieur.

Et il se trouve que votre esprit le séduit, énormément. Et que c’est réciproque. Vous riez, vous partagez, vous souhaitez le plus souvent possible échanger des conversations.

Tôt ou tard, l’image apparaît, merci les chats avec photos et cette image est elle aussi séduisante.

Cette séduction finit par s’exprimer concrètement.

Vous voilà devant le fait accompli, l’attirance est forte et mutuelle et le secret doit être révélé parce que l’intention, qui n’était pas encore là, l’est à présent.

Mais cette fois vous êtes allés beaucoup plus loin qu’un regard et trois mots échangés.

Vous avez réellement séduit la personne par ce que vous êtes, sans souci de genre, sans détours.

Alors évidemment là encore tout est possible.

Mais si vous tombez sur quelqu’un qui, la surprise passée, vous déclare que c’est vous qu’il aime, peu importe votre différence, et que malgré son inexpérience il est prêt à tenter l’expérience de vous rencontrer parce que le besoin d’être proche de vous n »a pas changé, croyez-moi, c’est vous qui cette fois aurez besoin d’être assise…

Être aimée pour qui vous êtes vraiment, au-delà des apparences et des préjugés, par un homme, vos parents, vos enfants, vos amis. Être respectée par vos collègues, les gens que vous croisez. N’est-ce pas la plus belle des récompenses que vous puissiez souhaiter pour avoir su dire un jour : « Je serai ce que je suis » ?

Mais si certaines des mentions que je viens de citer manquent à l’appel, si cela ne s’est pas toujours bien passé et ne se passe toujours pas bien, ne perdez jamais d’une part la foi de vous dire que tout peut changer avec le temps, et que ce qui importe réellement c’est d’être allée au bout.

L’honnêteté trouve toujours sa récompense un jour et c’est dans votre fierté que vous trouverez la force d’y croire et le pouvoir d’être acceptée.