Le spleen du silence

Depuis un certain temps j’eus appris à t’aimer.

Il est de ces moments où parfois tympan souffre,

d’avoir le son du monde pour venir l’opprimer,

et sentir sa raison vaciller vers le gouffre.

 

A force d’expérience je t’ai apprivoisé;

ton aura bénéfique m’a porté grand secours.

Des bruits assourdissants j’ai pu exorciser,

tout ce qui me rongeait et me prenait de court.

 

Compagnon de mes jours tu étais mon ami;

en toi je découvrais le plaisir de l’absence.

Je voyais en tes bras le plus ultime abri,

ignorante de tes vices, ô toi mon doux silence.

 

C’était sans compter qu’un jour comme aujourd’hui,

Tu me planterais lâchement une lame dans le corps.

Ternissant de ton ombre la lumière de ma vie,

jetant à mon regard l’envers de ton décor.

 

Mes amis, mes amours, maintenant s’en sont allés,

eux dont les rires cristallins tintaient à mes oreilles.

Il ne reste plus que toi, comme une calamité,

qui torture mon esprit de mille piqûres d’abeilles.

 

Tu sais fort bien soulager des pires sonorités,

mais jamais n’aurais je dû me fier à ta quiétude.

Devenu aujourd’hui mon ennemi redouté,

vautour au regard fourbe peuplant ma solitude.

 

(écrit le 20 décembre 2011)

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