Voyage à travers le RnB

Salut les ptis clous ! (de cercueil bien sûr, en hommage à Marc Toesca qui, après des années de Top 50, a pas mal galéré, comme quoi, comme le disait Charlton Heston, l’illustre incarnation de Moïse dans les 10 commandements, « si tu veux pas passer de Moïse à la mouise, change ton fusil d’épaule, et arranges-toi pour que tous les blancs en aient un… ».
Peut-être aurez-vous apprécié, il y a quelques années déjà, mon article https://roxannesharks.wordpress.com/articles/voyage-a-travers-le-rap/ par lequel je m’étais attardée à disséquer les paroles d’une des « chansons » de l’incomparable Booba.
Hé bien voilà, j’ai envie de remettre le couvert avec un autre exemple de virus des ondes, le nom moins bouillieverbaleusiant Maïtre Gims, figure incontournable de la scène néo-musicale française, véritable apparatchik de la dictature culturo-affaiblissante d’une affligeante génération de crétins vide de toute substance.
Un peu d’histoire sur le personnage ? Non on s’en fout, pas envie que ce pamphlet devienne aussi soporifique qu’un débat sur la légitimité des cons au sein d’un hémicycle par les con-cernés…
Retenons juste deux choses importantes :
– Maitre Gims s’est lancé dans une carrière solo (avec son pote Black M), après s’être séparé du groupe Sexion d’Assaut, qui s’est, entre autres, illustré par ses incitations à l’homophobie et au meurtre avec des paroles telles que : « « Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent. Coupe-leur le pénis, laisse-les morts, retrouvés sur le périphérique »
– Maître Gims avait le choix entre les lunettes de Stevie Wonder et son talent, je vous laisse deviner quel fut son choix…
J’ai donc choisi une chanson récente, « Sapés comme jamais », et m’en vais vous la décortiquer comme une gambas, avec ça de moins que les gambas c’est drôlement bon et c’est consistant.
Je me suis aidée pour cela, tout comme pour Booba, d’un site dédié à ces courants musicaux, qui présente la particularité non négligeable d’expliquer certaines paroles, véritable charabia pour qui, comme moi, aurait plutôt tendance à m’exprimer « en français dans le texte ».
Eux le font avec une certaine déférence, semblant convaincus qu’il y a un sens à ces propos. Leur version sera donc inscrite en italiques, puis je me charge donc d’en faire ensuite une traduction plus personnelle.
Cette fois je vous épargnerai d’abord l’intégralité du texte, on va y aller direct phrases par phrases, en commençant par l’intro dans son intégralité. Pourquoi me direz-vous ? Parce que c’est la même chose en boucle, ce qui dénote immédiatement d’une intention évidente de faire passer immédiatement un message fort…
Allez on se jette à la baille, accrochez-vous à la bouée, on ne sait jamais.
« Sapés comme jamain, sapés comme jamain de jamain Sapés comme jamain jamain Sapés comme jamain, sapés comme jamain de jamain Sapés comme jamain jamain »
Version du site que je remercie de m’éclairer : La déformation “jamain” est une imitation de la prononciation du mot “jamais” par certains Noirs-Africains possédant un accent.
Bon ben culture quand tu nous tiens… Chanter avec un accent, où est le souci, mais chanter pour imiter un accent ? Un rapport avec la chanson peut-être ? Même pas. Bon hé bien sans doute une frivolité de notre facétieux et bêlant ami…
Couplet 1 :
« On casse ta porte c’est la Gestapo »
La Gestapo était la police politique secrète du Troisième Reich. Elle luttait contre tous les opposants au régime nazi ou les résistants dans les pays occupés.
Danke schon le site pour ce bref rappel historique, mais je crois bien qu’il va falloir attendre la suite pour analyser l’intention, à moins que la « sape » en question soit un uniforme SS et que les paroles s’orientent vers « gammés comme jamais »…
« J’vais t’retrouver Meugui Colombo »
Columbo (personnage fictif) est un lieutenant de police et détective new-yorkais hors-pair de la série télévisée du même nom.
Ouh là… Ça se corse. Visiblement notre auteur cherche quelqu’un, et pas pour lui conter fleurette. En mode j’pètetalourde au nom de la loi. Par contre « Meugui » Késako ? Il y a fallu chercher… Alors, chers lecteurs, pour vous gouverne d’êtres bourrés d’insuffisance crasse comme je le fus avant cette nouvelle étude hautement instructive, apprenez que Meugui est le personnage principal du projet de BD de notre fécond auteur. Et paf, ça vous en bouche un coin non ? Bon sinon on est pas plus avancés, c’est un projet avec une trombine dessinée, pour une BD supposée se nommer « Au cœur du vortex » mais pas plus d’infos donc va savoir pourquoi associé à Colombo.
« Ça veut vendre des tonnes à la Gustavo »
Gustavo “Gus” Fring est un personnage fictif de la série télévisée culte Breaking Bad joué par Giancarlo Esposito. C’est l’un des barons du trafic de méthamphétamine (drogue). Peut également faire allusion à Gustavo Gaviria, cousin et bras droit de Pablo Escobar, ancien baron de la drogue milliardaire des années 1980, 7ème fortune du monde en 1989
Pinaise di pinaise ! Il semblerait que celui que notre super détective cherche soit un dealer. Dealer de seconde zone apparemment vu le ton employé « ça veut vendre des tonnes ». Euh je sais pas vous mais moi je commence à avoir les jetons… Non je déconne.
« Un café sans sucre j’en ai plein sur l’dos »
Maitre gims sous-entend qu’on lui casse beaucoup de sucre sur le dos. L’expression casser du sucre sur le dos de quelqu’un signifie médire à son sujet, parler en mal de cette personne.
Ah ben zut, sans le site je restais sur l’idée du sucre en version glace et j’imaginais le zigue servir de support aux lignes de ses gonzesses (si si ils en ont toujours des centaines de groupies ces nazes)
« Hé ouais, ma puce, la thune rend beau »
Comme il le dit dans Number One : L’argent t’a fait dire “Mon dieu, qu’il est beau !” Quand j’éternue tout l’monde se dit “Qu’il est drôle !”
Gims fait dans la dérision, chapeau. Il a conscience de ne ressembler à rien et que sans son oseille, ben ce serait pareil mais en moins efficace avec les pétasses,. Version plus édulcorée de Booba, qui croit lui être irrésistible, mais que pour les plus récalcitrantes, la bonne dose de caillasse les fait mettre au pas. Je regrette juste que le site ait zappé le jeu de mots « rend beau », tiré de la célèbre boutade viet cong « le jaune rend beau » que l’on retrouve dans le second opus de la saga du grand Sylvestre, prénom tout trouvé pour un distributeur de pains…
« Ca va faire six ans qu’on met des combos Je manie les mélos, Waraoui, Warano Tu te demandes si c’est pas un complot »
C’est depuis le début des années 2010 que le succès de Maître Gims a commencé. D’abord avec son groupe la Sexion d’Assaut, puis en solo. Le groupe doit une bonne partie de son succès à Gims, considéré comme le leader du groupe, qui est celui qui réalise la plupart des refrains. Il est également reconnu pour sa facilité à trouver des mélodies originales.
Désolée mais là on fait du trois en un sur les trois vers en fin de couplet. Alors, tentative d’analyse : en musique, un combo est un petit ensemble musical de 8/9 musiciens grand max. 6 ans ça correspond donc aux premiers succès. Mélos, mélodies, on est ok avec la version. Par contre Warano bidule j’ai failli dépuceler Google avant d’enfin tomber sur une interview du lascar par Antoine De Caunes où Gims explique qu’il est fan du manga « One Piece » ou le héros dirige les « Mugiwaras » (mugi / Meugui ça ne vous rappelle rien ? Suivez un peu si possible…), il a donc rajouté « Warano » pour en faire un titre et le nom de sa tournée ! Ce mec est un génie de l’adaptation… Bon en revanche le coup du complot je dois être conne, je vois pas, ni le rapport avec le détective et le dealer… Bref, on s’en fout.
Bon allez on attaque le pont (musical je précise, ce n’est pas parce qu’on parle d’un pirate des ondes qu’il faut se croire sur le Black Pearl…)
« Haut les mains, haut les mains Sauf les mecs sapés en Balmain Balmain, Balmain »
Balmain est une marque de haute-couture française. Gims s’amuse avec les mots “haut les mains” et “Balmain” (qui est un paronyme de “bas les mains”.)
Gims s’amuse… GIMS S’AMUSE ! Gims fait des paronymes un peu comme Booba faisait des allitérations quoi… Il y a des fois où j’ai besoin de respirer entre deux rires. Cette fois encore, le site ne me déçoit pas, ce sont des mecs tellement optimistes qu’ils arriveraient certainement à trouver du charisme à Hollande pour peu qu’on les y pousse…
« Sarouel façon Aladdin »
Aladdin est un jeune voleur Arabe, héros du conte Aladdin ou la Lampe merveilleuse et de sa célèbre adaptation Disney. Il est souvent représenté vêtu d’un sarouel. Le sarouel est un vêtement d’origine perse, un pantalon ample dont l’entrejambe est basse. On peut aussi imaginer une référence (publicité, diront certains) au film Les Nouvelles Aventures d’Aladdin et plus précisément au morceau Le Prince Aladdin composant la bande originale du film. En effet, ce morceau est interprété par ni plus ni moins que l’ancien acolyte de Gim’s au sein de la Sexion d’Assaut : Black M
Après cette passionnante revue de contes et de mode orientale, saluons au site d’avoir su relever le clin d’œil fraternel adressé à un second pirate des ondes, ayant beuglé pour sa part un peu partout aussi, y compris dans la BO de l’affligeant film référencé, sombre navet pour lequel il serait impossible de retenir plus de deux minutes d’attention sans vomir, c’est dire si le combo Black M au chant et Kev Adams à l’incapacité d’être drôle a fait recette auprès des absentéistes culturels…
On a ensuite rebelote des trois vers sur Balmain et de celui d’Aladdin, c’est bien un pont, tirelipimpon sur le Warana…
A présent, comme si le refrain ne suffisait pas, on nous colle un pré-refrain.
« Passe avant minuit j’vais t’faire vivre un dream avances sur la piste, les yeux sont rivés sur toi »
Maître Gims t’invite à le rejoindre pour qu’il te donne des conseils vestimentaires, afin d’être à ses côtés, sapé comme jamais. Ainsi il te vendra du rêve : lorsque vous vous baladerez dans Paname, tous les regards amplis d’admiration seront rivés sur vous deux illuminant les rues de la capitale par votre swagg, un peu comme si vous sortiez du clip de Billie Jean !
Comme précédemment vécu pour l’article sur Booba, là je me demande si ce sont les paroles de la chanson dont je dois me moquer ou de la version. C’est vrai que c’est un sacré « dream ». Habillée en carpe miroir aux côté de Gims habillé en perche arc-en-ciel… Ça c’est du swagg… Par contre, si possible, évitons de marier Michael à tout ça car, bien que coutumier de tenues notoirement bling bling, son talent n’est en aucun cas comparable.
« Les habits qui brillent tels les Mille et Une Nuits »
Les Mille et Une Nuits est un recueil de contes populaires arabo-persans dont les plus connus sont Aladdin et la Lampe Merveilleuse, Sinbad le Marin, ou encore Ali Baba et les 40 voleurs.
Bon en gros non mon pote, les Mille et Une Nuits ne brillent pas, à moins de regarder le ciel la nuit à condition qu’il n’y ait pas de nuages… Tu veux certainement parler du faste et de l’apparat lié à ces contes. Les grandes richesses, les beaux habits, les riches étoffes, l’or, les bijoux scintillants… Oui c’est vrai, on pouvait trouver cela, tout au moins l’imaginer. Pour autant, même en supposant une tenue cousue de perles et brodée au fil d’or, je ne peux un seul instant visualiser le moindre perse pouvant afficher ton look improbable… Disons que tu ressembles plus à Bagdad maintenant qu’à l’époque selon moi…
« Paris est vraiment ma-ma-ma-magique »
Une des devises des supporters du Paris Saint-Germain.
Le petit placement chauvino-footballistique, y’a du fan à cibler n’est-ce-pas ? A moins qu’un qatari lui ai glissé les biftons et un siège en tribune VIP pour aller voir les crétins à crampons courir après la baballe. En tout cas, pas certaine qu’à Marseille on reprenne ton « Pré-refrain » en chœur…
Alors bien sûr arrive le refrain où on retrouve notre paquet de quatre « Sapés comme jamais », agrémenté cette fois de ceci : « Loulou’ et ‘Boutin Loulou’ et ‘Boutin Coco na Chanel Coco na Chanel »
“Louboutin” : Chaussures et sacs de luxes, on les remarque par la semelle rouge. “Coco Chanel” : Haute couture, prêt-à-porter, accessoires, parfums et divers produits.
Euh non, Coco Chanel n’est pas une marque de haute-couture, c’est le nom de la créatrice… bande d’ignares, c’est Chanel tout court la marque, actuellement sous la coupe abusive et totalitaire de l’imputrescible Karl Lagerfeld, que je prend souvent plaisir à surnommer l’embaumé du Reich, petit despote modo-réducteur… mais je m’égare… Donc, à moins que Gimsou ne parle du parfum à son nom, Coco n’a rien à faire dans l’actualité vestimentaire de la marque Chanel. Reste peut-être que le rythme imposé sur le refrain, au léger accent des Caraïbes, soit agrémenté d’une métaphore sur la noix de coco, auquel cas je tire mon chapeau à l’auteur, et pas seulement de paille…
Le couplet suivant est déclamé par Niska, acolyte sur la chanson de Gims, qui d’ailleurs avait beuglé l’intro, précisons-le.
« Niama na ngwaku des ngwaku »
“Niama Ngwaku” : le plus bête des bêtes. Lorsque Niska vous insulte, il est préférable pour vous de ne pas répondre.
Ce qui est fort chez les rappeurs et les artistes de RnB, c’est qu’il ont toujours le chic pour bien s’entourer dans leurs titres et clips. De la greluche à foison certes, mais surtout des potos qui « swaggent » un max. Visiblement, là Gims nous a dégoté un athlète, un cador du genre. Je me suis un peu renseignée sur le pedigree, il est pâle (ouarf, ouarf! Bon je sais c’est fastoche). Je ne suis pas allée jusqu’à écouter ses titres, il y a des limites à la torture auditive, et m’être déjà tapée la chanson de Gims c’est un peu la colique néphrétique du tympan. Donc ici Niska se « présente » de manière agréable, comme seuls les rappeurs ont le talent pour: « la plus bête des bêtes ». Si le site ne proposait une autre version, j’aurai sans hésité abondé dans le sens logique de la phrase, à savoir qu’il était plus con que la moindre bestiole, mais il semblerait que l’intention soit de faire trembler l’auditoire en s’annonçant comme une terrible bête parmi les bêtes. Donc si Niska m’insulte, mieux vaut ne pas répondre. C’est pourtant le cas. Niska insulte le monde entier lorsqu’il chante. Et je lui répond « fermes-là » sans hésiter et surtout sans trembler…
« J’contrôle la ne-zo, apprécie mon parcours »
Là, pas de traduction. C’est vrai que c’est tellement con et tellement attendu que même le moindre analphabète va piger. Il contrôle la zone et visiblement il en est fier. J’imagine que par « contrôle » il entend en être très apprécié. Cela va étonner qui sincèrement ? Chez les rappeurs, on adule les crétins à crampons en étant soi-même adulé par les crétins à casquettes, ça marche ainsi depuis des lustres, alors merci pour le scoop. Quand à apprécier son « parcours », hormis l’impressionnante humilité de cette phrase, impérative de surcroît, je ne vois pas en quoi je devrais admirer le fait qu’une racaille est devenue une riche racaille sans changer le moins du monde son discours d’abruti congénital. En revanche, qu’un enfant de cité se soit sorti de la stupidité ambiante en ne suivant pas les ornières de son entourage là oui je veux bien saluer ce qui malheureusement reste encore un exploit.
« Handek à ta go, sale petit coquin, t’es cocu Quand elle m’a vu, elle t’a plaqué »
Handek veut dire attention. Niska te conseille de surveiller ta go si tu veux pas qu’il te la pique, même si dans le cas présent, c’est déjà trop tard !
He bien voilà, on y revient. Je me disais justement, contrairement au texte de Booba qui en parle à chaque couplet, que l’on avait plus ou moins encore épargné l’attitude de petit coq misogyne si chère à cette catégorie de bouffons des ondes… Décidément j’ai tendance à croire que ces types ont tous été clonés sur un échantillon de connerie brute, le même qui fait souche à tous les débiles profonds qui peuplent le bas de ma rue, affligeants gnomes patibulaires au QI de paramécie, plus collés les uns aux autres H24 qu’un lot de morpions sur une couille négligée, et qui aiment à faire brailler ce genre de textes sur leur boombox en gloussant d’autosatisfaction identifiée. Ils aiment à chosifier la « femelle » comme un produit d’échange, viscéralement attirée selon eux par leur look « swagg » (donc probablement leurs moyens financiers) et leur physique et attitude « bogosse ». Oh je ne doute pas que certaines donzelles fréquentant ces couillons ne correspondent pas à cette description, mais sincèrement, vous qui mettez facilement tout le monde dans le même panier, vous pensez réellement que les femmes peuvent craquer pour vos survets, vos casquettes, vos baskets qui puent d’une part, et surtout votre incapacité légendaire à aligner trois mots cohérents, à disposer d’un minimum de culture pour entretenir une conversation, à faire fi de votre intolérable accent foireux, à montrer le moindre respect une fois le « but » atteint, à accepter que vous et elle deviez adopter un « rôle » pré-convenu par vos sottes croyances et votre sotte éducation ? Ben non. Vous êtes des imbéciles et vous n’aurez jamais rien d’autre que des connes, qui se ressemble s’assemble et bonjour chez vous…
« Ferregamo, peau de croco sur la chaussure »
Ferragamo (et non “Ferregamo monsieur Niska) est une entreprise italienne qui fabrique des chaussures et des ceintures.
Et paf, là c’est l’interprète qui colle sa vanne, à juste titre. Bon ; hormis pour cette boulette toutefois pardonnable, notons simplement l’éternelle référence à la « pompe en croco », signature intemporelle du bling bling masculin, mais passons.
« J’suis congolais, tu vois j’veux dire »
Les Congolais sont réputés pour être férus de vêtements de luxe et de tenues excentriques au point même qu’un mouvement ait été créé par ces derniers : la sapologie. On parle d’ailleurs de SAPE : Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes.
Mais de quels congolais on parle espèce de tête de nœud ? Des six millions et plus qui se sont fait dernièrement égorger au Congo ? Des congolais qui crèvent sous l’exploitation dans leur pays ? Des immigrés qui sont venus chercher du boulot et une vie meilleure ici ? Ou de certains de leurs enfants qui se sont adaptés différemment et sont devenus, peu importe comment, des produits consommateurs et revendeurs d’artificiel, des représentants de rien ou de si peu ? C’est quoi ces discriminations intra-culturo-ethnico-connes ? Le congolais de France, vous l’apprendrez les autres, d’origine africaine ou pas, sont mieux sapés que vous, ils ont même un club pour le prouver… Pauvres cons qui chialez sur les discriminations raciales, à part Ted, et qui êtes les premiers à gonfler le jabot sur une soit disant supériorité d’origines. Il n’y a rien à faire, l’opprimé sera toujours un potentiel oppresseur…
« Hein hein, Norbatisé »
Norbat de Paris est un sapeur congolais rendu célèbre grâce à l’émission de télévision Les Rois du shopping dont il a gagné la première édition.
Ok super, référence à la télé-réalité à la con, le congolais a gagné l’émission, c’est un sapeur. Euh pas pompier en tout cas, je dirais juste « de moral ». C’est marrant quand même, si je souhaitais rendre hommage à un congolais, en tant qu’artiste musical fier de ses origines, je citerai plutôt Papa Wemba, ou à un grand homme alors je mentionnerai directement Denis Mukwege, cet immense médecin trop méconnu.
« Maître gims m’a convoitisé »
Niska nous fait ici un joli néologisme, (les haineux diront “faute”). En effet, pour dire que Maître Gims a souhaité faire ce feat avec lui, il aurait dû dire : “Maître Gims m’a convoité”, le verbe “convoitiser” n’existant pas dans la langue française.
Un « joli » néologisme ? Je dois être haineuse alors… Petit commentateur pédant, es-tu bien certain de ce que tu avances ? Et quand bien même l’intention serait volontaire, je ne vois rien de joli dans cette déformation. Mais c’est vrai qu’il est congolais… Il « sape » même les mots ! C’est trop swagg…
« Charlie delta localisé »
Comme à son habitude, Niska fait référence à son quartier le Charlie Delta plus communément appelé Champtier du Coq qui est un quartier d’Evry, ville du 91.
Hé oui, comme Booba et son Boulbi pour Boulogne-Billancourt, le rappeur est tiraillé en permanence entre mettre en avant ses origines et son quartier d’origine. Sénégalais de Boulbi ou congolais de Charlie delta… Ces mecs adorent se coller des étiquettes pseudo-identitaires, témoins de leur profond malaise à ce sujet. Mais pauvre con, tu bugues à l’envers. Comment peux-tu te prétendre humain avant tout, lutter contre la discrimination, si tes paroles sont les premières à fractionner géographiquement ton univers ? Comme disait Audiard, « Si on mettait les cons sur orbite, j’en connais un qui serait pas prêt d’arrêter de tourner ».
« Les mbilas sont focalisés »
Les mbilas sont les policiers/forces de l’ordre (en lingala).
Bon oui oui on le sait vous n’aimez pas les poulets, sauf au KFC. J’avoue qu’en ce moment je ne raffole pas de leurs méthodes non plus, et souvent par le passé aussi. Alors on va passer sur cette allusion, bien qu’elle soit incontournable dans vos textes, c’est pas vos potes on le sait, mais avouez aussi qu’il y a matière à polémique, comme dirait Victor…
« Sapés comme jaja, jamain »
Je vous passe la traduction, qui ne fait que répéter celle de l’intro…
« Dorénavant, j’fais des jaloux j’avoue, je vie que pour la victoire, imbécile »
Pas de traduction sur ces deux vers. Bon allez je me lance en solo alors. « J’fais des jaloux » ok on a compris, t’es sapé, t’as d’la thune. Tu ne vis que pour la victoire virgule imbécile ? La ponctuation suggère donc que c’est l’auditoire que tu traites d’imbécile. Pourtant, de mon côté, j’aurai volontiers supprimé la virgule. Tes victoires sont imbéciles, ça cela ne fait aucun doute, et pour un peu qu’elles soient « de la musique » alors là on a la palme… Bref, rassurez-vous, quand un crétin traite les autres d’imbéciles, c’est mathématique, ça s’annule…
« La concurrence à ma vessie »
La vessie est l’organe du système urinaire dont la fonction est de recevoir l’urine avant évacuation. Deux interprétations possibles : 1) Niska suggère que la concurrence lui procure une fellation (puisque l’organe sexuel se trouve à proximité de la vessie) 2) Niska sous-entend que la concurrence équivaut a de la pisse
Excusez-moi, j’ai du faire une pause, non non pas pipi en raison de la suggestion ici offerte, mais pour aller essuyer mes yeux après avoir versé tant de larmes de rire. Parce que, passons sur le cours d’anatomie facultatif, la première interprétation est tellement rocambolesque que j’ai failli m’en étouffer. La prochaine fois qu’un inconnu me parle de sa vessie, je comprendrais le message… Non mais L’ANGOISSE !! Il y a vraiment des gens qui n’ont peur de rien, et certainement pas du ridicule, parce que malheureusement celui-ci ne tue pas. Je n’ai en tout cas pas mieux que la seconde interprétation à fournir, la phrase étant tellement bête que de toute façon je n’ai pas envie de me creuser le citron pour une éructation verbale supplémentaire.
« Loubou, Zano’ et Hermès »
Louboutin, Zanotti et Hermès sont trois marques de sapes de luxe.
No comment, si ce n’est que la culture c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale…
« Louis vide ton sac, j’veux la recette »
Louis Vuitton est une marque de luxe française. Jeu de mots entre le nom de la marque de luxe et le mot “vide”.
« Jeu de mots »… Vuitton / vide ton. Oui c’est pas mal… NEXT !!
Bon ensuite on se tape à nouveau le « pré-refrain » de Gims, puis son refrain, pas la peine de surenchérir.
Enfin (pffffiou!) il reste à scruter « l’outro », dernière partie avant la dernière reprise du refrain, Je précise qu’une « outro » n’est en aucun cas une référence à une affaire pédophile mais juste une conclusion de chanson, à l’opposé de l’intro.
« Kinshasa na Brazza Libreville, Abidjan, Yaoundé na Douala Bamako na Dakar »
Maître Gims fait un clin d’œil à plusieurs grandes villes africaines : Kinshasa (République Démocratique du Congo ou Congo-Kinshasa) Brazzaville (République du Congo ou Congo-Brazzaville) Libreville (Gabon) Abidjan (Côte d’Ivoire) Yaoundé et Daoula (Cameroun) Bamako (Mali) Dakar (Sénégal)
Un peu de Géo, on apprend plein de trucs, c’est cool. Bon que dire ? Il fait un clin d’œil, perpétuant ce côté ethnico-orienté qui au demeurant ne présente aucune problématique, tant qu’il s’agit d’un clin d’œil et pas comme précédemment d’une revendication liée à une quelconque supériorité vestimentaire.
« Dany Synthé ho »
Dany Synthé est le beatmaker qui a composé ce titre.
Ok hommage au compositeur…
« Bedjik na Darcy Hé »
Bedjik est un rappeur. Il est le frère de Maître Gims, Darcy est un autre des frères de Maître Gims.
Coucou aux frangins, c’est bien…
« Bilou na Dem-Dem »
Bilou est le surnom affectif que la compagne de Maître Gims utilise pour l’appeler. Pour rappel, il s’est converti à l’Islam plus jeune. Son nom de converti est “Bilel”. Dem-dem est le surnom de la compagne de Maître Gims.
Clin d’œil à sa nana, très bien… Le rappel sur la conversion n’étant pas forcément nécessaire, on s’en fout un ptit pneu, mais bon c’est de l’info…
« Djuna Djanana hé »
Djanana Djuna est le père de Maître Gims.
Et coucou à papounet, parfait...
Bon je vous aurai bien passé ces touchants hommages, mais si vous entendez la chanson et devant le caractère assez inhabituel de ces mots, vous auriez pu croire que je m’étais défilée sur une traduction absente du site.
Bon hé bien voilà, fin de cette passionnante visite au cœur du RnB de Gims et Niska, j’ignore si le voyage fut confortable mais je l’espère amusant, pour ma part, comme après chaque tour de force éprouvant, je vais aller me relaxer un peu en écoutant de la MUSIQUE, et pas cette cochonnerie que je viens d’analyser.
J’espère que les jeunes générations qui semblent beaucoup l’apprécier se contenteront de la forme et pas du fond, tellement les paroles distillées par ces guignols sont foncièrement foireuses et incitent à la superficialité, l’ultra-consommation et le déni de l’autre par des jugements d’apparence.
Messieurs les rappeurs concernés, comme d’habitude vous vous illustrez par votre bêtise sans bornes, votre prétention séculaire et votre nullité globale, chapeau les artistes…
bling-10