Marchands de rêves
De tous temps, certains hommes n’auront eu de cesse que de trouver moyens de manipuler les esprits.
Religieux, politiciens, charlatans, bonimenteurs, tous ces gens dénués de scrupules au point de leurrer délibérément les masses principalement par intérêt, que ce soit de pouvoir ou financier.
Au final, rien ne change à part peut-être la méthode.
La religion, capable d’avoir accepté l’Inquisition et sa torture, exploite encore et toujours le sentiment de culpabilité des fidèles et leur promet toujours le paradis si il font bonne figure, même si pour çà ils doivent contredire tous ce que les livres énoncent, sous-traitent les femmes etc.
Marchands de rêves…
Les charlatans ne se promènent plus en roulottes pour vendre des élixirs à vocation miracle, ils sont laboratoires pharmaceutiques t cosmétiques ayant pignon sur rue qui, bien au delà des médicaments reconnus, font tourner leur industrie sur des produits dérivés, amincissants, raffermissants, embellissants et j’en passe…
Marchands de rêves…
Les bonimenteurs ne vantent plus le rouleau à pâtisserie multifonctions sur les marchés mais sont devenus publicitaires et assomment le public à grands coup de campagnes servies partout et incontournables de ce fait, course à qui aura le plus d’argent pour passer pour le meilleur.
Marchands de rêves…
Les politiciens ont eux usé de toutes les stratégies possibles et le font encore. Alliance avec la religion, patriotisme aveugle, dictature, maquillages de toutes sortes.
Mais l’arrivée des médias va porter aux nues en surfant sur les ondes toute l’information tronquée qu’il était nécessaire de véhiculer par messagers dans le passé.
Rapidité, efficacité, matraquage renforcé, conditionnement ludique, du pain béni pour ces gens là.
Croire en un pays plus fort, plus beau, plus sûr, plus heureux, avec en prime le sourire de crotale du président pour vous l’annoncer…
Marchands de rêves…
Les médias sont d’ailleurs devenus le vecteur principal de tous les marchands de rêve… Prêches, publicité, messages insidieux, information ciblée, tout passe par le principal d’entre eux : la télévision.
Mais au-delà du JT et de ses infos tronquées, des débats politiques orientés, n’existe- t-il pas d’autres moyens de tenter de contrôler les esprits ?
Les fameuses stratégies de manipulation de masse décrites par le linguiste Noam Chomsky ( https://www.facebook.com/notes/roxanne-sharks/qui-pense-%C3%A9chapper-%C3%A0-la-manipulation/114662018623700 ) nous renseignent très bien à ce sujet mais j’ai bien d’autres suggestions à fournir.
On sait que l’individualisme est le fer de lance des gens qui cherchent à gouverner et à imposer leurs idées. Cette notion a été distillée à travers l’information depuis déjà très longtemps à l’initiative des politiques qui n’aiment pas la contestation.
De nos jours, des combats acharnés comme ceux de nos grands-parents tels que le droit de vote des femmes, les congés payés, la sécurité sociale et autres seraient presque utopiques.
Les gens râlent beaucoup, se rassemblent vaguement et abandonne la lutte presque aussitôt.
Un vrai ramassis de « couilles-molles » aurait dit l’un des mes grands-oncles et il n’aurait pas eu tord…
Les politiciens ont réussi leur coup, Les gens ne pensent qu’à eux sans réaliser que sans les autres ils ne sont rien et qu’on peut tout leur prendre, ce qui est le cas, ne serais-ce qu’avec le scandale de l’euro, des retraites repoussées etc.
Le propre des cons c’est d’avoir une grande gueule mais de brailler une fois la tête sous l’eau…
« Donnez au peuple du pain et des jeux » disaient les empereurs romains et c’est encore vrai. Sauf que même si le pain manque à beaucoup les jeux compensent.
Alors voilà, la télé nous offre pléthore de jeux à la con, totalement abrutissants, une télé-réalité non moins débile où les débiles peuvent à loisir voir d’autres débiles se comporter comme des débiles, et, fait que je n’ai constaté qu’il y a peu, des séries innombrables parfaitement conditionnées et ciblées.
Les jeux :
Ceux du midi, essentiellement destinés à la ménagère, n’ont guère changé. Cons à s’en taper la tête dans le mur, ils réunissent tout un parterre de gogos béats devant une caméra et un présentateur gominé aussi drôle qu’un dimanche à la pêche quand on déteste le poisson.
Ceux du soir, anciennement un peu plus recherchés tels que « Des chiffres et des lettres », ont fait place à des « Questions pour un champion » où l’interactivité avec le spectateur est bien plus douteuse, voire à des jeux d’argent aussi crétins que ceux du midi.
Comme quoi, ceux qui critiquaient les ménagères pour leurs goûts télévisés, feraient bien de se regarder affalés devant Laurence Boccolini, le verre du juste à la main et le cerveau en confiture de fraises.
La télé-réalité :
Le nouveau moyen de donner à la jeunesse l’espoir de croire en l’impossible, de rêver à des carrières artistiques parfaitement utopiques et de délaisser les études qui leur auraient éventuellement permit d’obtenir un peu de bagage dans la réalité.
Faut-il être con pour encourager son gosse à se vautrer lamentablement à grands coups de castings quand il sait juste meugler une horrifique cacophonie discordante, courageusement applaudie par quelques vieillards séniles du cercle familial ?
Faut-il n’avoir aucune ambition pour s’imaginer que « pétasser » sur un pauvre reality-show genre « les crétins du nord à Miami » ou les « neu-neus du sud aux sports d’hiver » peut représenter l’éventualité d’un plan de carrière ?
Mais bordel arrêtez de croire au Père Noël ! Sur les quelques gagnants des shows chantés style Star Ac ou Nouvelle Star combien ont-ils vraiment fait carrière ? Et je ne parle que des gagnants !
Tous ces pauvres gens galvanisés aux audiences et aux prime-times qui ne focalisent plus que là dessus et qui retombent dans l’anonymat le plus total, désœuvrés ou s’accrochant encore et toujours à des promesses de merde pour finir animateurs à la foire aux haricots de Trifouillis les looses…
Misère arrêtez de leur vendre du vent…
Et les jeunes spectateurs qui s’identifient à çà… A ces bûches pas fichues de sortir un mot de français au point de banaliser les phrases les plus connes qui soient et faire des accents d’abrutis le must de l’expression orale…
Les séries :
C’est un peu le constat du jour qui m’a d’ailleurs poussée à écrire ce pamphlet.
Je n’ai jamais apprécié les séries, enfin celles qu’il faut suivre. Des séries à épisodes représentant chacun une nouvelle histoire j’en ai aimé. Mais dès que les Dallas et cie ont débarqué j’ai décroché. Bien d’autres choses à faire que de me sentir obligée de me coller devant un écran à dates et heures fixes.
Les enregistreurs ont apporté la solution à certains et l’internet avec le téléchargement et le streaming la nouvelle possibilités de visionner des saisons entières quand on le souhaite.
Mais si ce progrès n’est pas négligeable, qu’en est-il de la qualité des programmes ?
Il semblerait que la France se passionne pour les séries policières qui touchent tous publics, experts par ci brigades par là, la part est faite belle au principe du bon et du méchant.
Logique, le crime ne paie pas, la police gagne toujours et on ne se prive pas de vous montrer comment. Çà n’a pas l’air de bien marcher en tout cas vu les chiffres de la criminalité…
Les soaps et autres séries « à l’eau de rose » ont aussi un large public. Certaines daubes incommensurables telles que « les feux de l’amour » sont ultra suivies en journée mais souvent par un public plus âgé. Les jeunes ont leur lot de séries de jeunes où de soporifiques intrigues amoureuses se lient entre des acteurs dont le jeu est tellement mauvais que leur plastique irréprochable n’arrive même pas à le compenser d’un iota.
Personnellement ces séries là ne m’attirent pas une seconde.
En revanche, depuis toujours passionnée par le fantastique et la science-fiction, celles mettant en scène le surnaturel ont suscité mon intérêt, notamment depuis quelques temps car j’ai un peu végété chez moi suite à un accident de travail.
On m’a donc passé quelques saisons, que j’ai regardé sans trop analyser le message, bien plus intéressée par les effets spéciaux et les thèmes abordés que par le fond caché des choses.
Cependant, hormis pour la série « The River » que je recommande pour de multiples raisons sans que ce soit non plus un chef-d’œuvre, je me suis aperçue qu’une fois de plus le public était ciblé et qu’un insidieux message était véhiculé par ces programmes.
Ce sont essentiellement les jeunes qui regardent ces séries.
Comme par hasard on y trouve toujours un campus, des familles riches et des pauvres, des orphelins conspués par leurs camarades, des pariatisés, des gros cons capitaines de l’équipe de foot sans cervelle, des nanas intellos coincées et des pétasses toutes en poitrines prêtes à exploser.
Mais ces séries sont pleines de morale (américaine bien sûr) et surtout pleines de clichés.
De plus on est pas si éloignés de la télé-réalité tout compte fait…
Les ados paumés s’identifient à ces anti héros aux pouvoirs infinis, se disent que tout est possible pour un peu qu’on soit télépathe ou que l’on ait la chance de rencontrer un vampire gentil tout plein…
Et çà entretient le rêve qui fait décrocher de la réalité, et les paumés sont de plus en plus paumés…
La télé propose parfois des choses bien mais je crois qu’au final par rapport au mal qu’elle fait, nous ne sommes vraiment pas gagnants et qui ne sait pas faire le distinguo s’expose à un retard mental ou à un conditionnement optimal allant dans le sens de qui nous gouverne et se frotte les mains de voir tous ces robots aux yeux carrés devenir de plus en plus idiots et dociles…
Pélagiques réflexions 